Le ministre du Budget, Gabriel Attal, a jugé jeudi « inacceptable » la décision des biologistes de ne plus alimenter le fichier national des tests de dépistage du Covid (SI-DEP) en raison du rabot que prévoit le budget de la Sécu. Opposés au « rabot aveugle » du budget de la Sécu, qui veut leur imposer 250 millions d’euros d’économies, les biologistes ont annoncé mercredi qu’ils cesseront d’alimenter ce fichier à compter de jeudi.
« Pas de suivi possible de l’épidémie »
Si les patients continueront de recevoir leurs résultats, « il n’y aura plus de suivi possible de l’épidémie », a déclaré à l’AFP le président de l’Alliance pour la biologie médicale, Alain Le Meur. Les laboratoires ne seront pour leur part plus remboursés par l’Assurance maladie – un manque à gagner évalué à 14 millions d’euros par semaine. Cette décision « est inacceptable », a réagi jeudi sur France info Gabriel Attal.
« On a la chance d’avoir des biologistes médicaux très engagés dans notre pays et on a eu la chance de les avoir pendant la crise Covid, ils nous ont aidés à résister en réalisant énormément de tests, ces tests leur ont permis d’augmenter leur chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros », a-t-il rappelé.
Attal assume demande un effort aux biologistes
« 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en plus grâce aux tests Covid payés par la Sécurité sociale pendant la crise Covid, dans un secteur qui est déjà très rentable qui a des marges qui sont passées je crois de 18% à 26% », a-t-il insisté. Il « assume » ainsi de leur « demander un effort dans le budget de la Sécurité sociale de 250 millions d’euros en 2023 ». « Tout le monde fait des efforts (…) dans des secteurs qui ont eu un certain nombre de bénéfices ces dernières années (…) à un moment il faut qu’il y ait une contribution évidemment qui soit apportée », a encore dit le ministre.
Les biologistes ont de leur côté proposé de limiter la ponction à la seule année 2023, au titre des profits du Covid. La Première ministre Élisabeth Borne a de nouveau engagé mercredi soir à l’Assemblée la responsabilité de son gouvernement via le 49.3, sur l’ensemble du projet de budget 2023 de la Sécurité sociale.