Fribourg: Par six fois, elle voit le poste de garde-faune lui échapper

Elle n’a rien lâché: en dix ans, une femme a postulé six fois pour devenir garde-faune dans le canton de Fribourg. Mais de «meilleurs dossiers» lui ont toujours été préférés. À force, et comme on lui avait laissé entendre lors de sa première postulation, en 2011, que le poste n’était pas fait pour une femme, elle a fini par recourir.

Pour être entendue, elle a dû aller jusqu’au Tribunal fédéral (TF). Celui-ci a estimé que le faisceau d’indices allant dans le sens d’une discrimination à l’embauche en raison du sexe n’avait pas vraiment été pris en compte par la justice fribourgeoise. Ni le fait que la recourante possédait un bien meilleur profil professionnel que deux gardes-faune engagés. Par ailleurs, le TF a écarté le fait qu’une autre femme avait été embauchée en 2019. Celle-ci avait fini par renoncer au poste, sans que les raisons exactes de cette décision soient connues, et le TF n’exclut pas qu’il s’agissait d’un choix alibi.

Le dossier repart donc au Tribunal cantonal, qui devra statuer sur le dédommagement réclamé par la quinquagénaire pour discrimination à l’embauche. Reste à savoir si elle continuera à briguer un poste de garde-faune dans le canton de Fribourg. Ce qui est sûr, c’est que ce métier reste majoritairement exercé par des hommes. «C’est peut-être aussi lié au manque d’intérêt des femmes», glisse prudemment l’une de celles qui occupent cette fonction. Une description qui ne correspond pas vraiment à la motivation et à la persévérance affichées par la recourante.