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Francesco Bagnaia tout près du sacre, Fabio Quartararo en quête d’un miracle

Francesco Bagnaia tout près du sacre, Fabio Quartararo en quête d’un miracle


Le Français Fabio Quartararo (Yamaha, à droite), troisième du Grand Prix de Malaisie à Sepang, le 23 octobre 2022, avec deux pilotes équipés du moteur Ducati, les Italiens Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team, au milieu) et Enea Bastianini (Gresini Racing, à gauche).

Entre Lourdes et Valence en Espagne, il y a un peu de route : près de 555 kilomètres. C’est pourtant un miracle qui est exigé de Fabio Quartararo pour conserver sa couronne de champion du monde de MotoGP, dimanche 6 novembre. A l’attaque de la vingtième et dernière course de la saison, le Français au guidon de sa Yamaha accuse un retard de 23 points sur le leader du classement, l’Italien Francesco « Pecco » Bagnaia (Ducati).

Un gouffre. Pour espérer être sacré dans la catégorie reine, le Niçois doit remporter le Grand Prix de Valence et prier pour que son rival termine au-delà de la quatorzième place ou abandonne. Un succès de Quartararo combiné à une quatorzième place de Bagnaia mettrait les deux hommes à égalité, mais le titre reviendrait à l’Italien au bénéfice du nombre de victoires cette saison.

Les probabilités ne sont pas en faveur de Quartararo. Lors des 133 courses en commun des deux pilotes, il est arrivé seulement quatre fois que le Français marque 25 points de plus que l’Italien. Bagnaia a donc son destin entre les mains pour succéder à l’Australien Casey Stoner, dernier champion du monde sur une Ducati en 2007.

« Pecco a fait une superbe saison et il a largement mérité d’être couronné, mais le titre n’est pas encore acquis. En sport mécanique, tout peut arriver », commente Claude Michy, l’organisateur du Grand Prix de France depuis 1994. Sous la pression, le Turinois peut parfois partir à la faute. En 2022, il a ainsi chuté cinq fois (Qatar, France, Catalogne, Allemagne, Japon) et terminé une fois au-delà de la quatorzième place (15e au Grand Prix d’Indonésie).

Avantage Ducati

Pour décrocher un second titre, Quartararo ne peut se contenter d’attendre un faux pas de son rival. Il doit aussi battre l’armada Ducati, forte de sept pilotes avec un moteur plus puissant que celui de la Yamaha, un avantage très précieux en ligne droite. La forme du moment ne plaide pas vraiment en faveur du Français, dont la dernière victoire remonte au 19 juin en Allemagne. Ni le circuit. Le champion du monde 2021 n’a jamais gagné à Valence en quatre participations (2e en 2019 comme meilleur résultat).

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La dynamique est donc du côté de son rival, irrésistible ces dernières semaines. Arrivé avec un retard de 91 points sur Quartararo en Allemagne, Francesco Bagnaia en a repris 114 en neuf courses. Pour une fois, l’Italien n’espère pas imiter l’exemple de son compatriote Valentino Rossi. En 2006, le sextuple champion du monde était arrivé à… Valence avec huit points d’avance sur Nicky Hayden. Parti en tête, Rossi chutait au cinquième tour pour finir treizième et offrir sur un plateau le titre à l’Américain.

Les Ducati, qui ont gagné onze des dix-neuf courses disputées cette saison, sont montées progressivement en puissance au fil des mois et paraissent très difficiles à battre. Le tracé du circuit espagnol devrait les avantager face aux Yamaha. La saison dernière, le constructeur de Bologne avait placé trois pilotes « maison » sur le podium à Valence, une première pour lui. Quartararo s’était contenté d’une cinquième place.

Ducati est assurée depuis septembre du titre constructeur. Ce qui est tout sauf une surprise puisque la firme de Bologne équipe deux fois plus de motos sur la grille de départ que Yamaha ou KTM, et quatre fois plus que le deuxième du classement, Aprilia.

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« La compétition n’a jamais été aussi serrée »

Cette domination va-t-elle durer ? C’est possible car la réglementation actuelle, à laquelle Ducati a parfaitement su s’adapter, ne changera pas avant 2027. « En MotoGP, le règlement technique est le fruit d’une négociation serrée entre les constructeurs, les écuries et la Dorna, le promoteur du championnat. Il est adopté pour cinq ans et ne peut être modifié que si toutes les parties prenantes sont d’accord », explique Carmelo Ezpeleta, le patron de Dorna Sports.

Dans le paddock, certains estiment pourtant que cette domination nuit au suspense du championnat. Non seulement parce que les pilotes Ducati sont avantagés par la puissance de leur moteur, mais aussi par les carénages aérodynamiques inventés par la firme de Bologne – désormais copiés par toutes les écuries –, qui rendent les dépassements difficiles. « C’est un faux procès, estime cependant Claude Michy. Il est arrivé dans le passé que Honda et Yamaha dominent pareillement le championnat et personne ne s’en est offusqué ! »

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Pour l’organisateur du Grand Prix de France, l’hégémonie des Ducati est appelée à être remise en cause par les progrès des autres constructeurs. « Dans les sports mécaniques, les choses peuvent évoluer très vite, dit-il. En qualifications, il n’y avait souvent que quatre à six dixièmes d’écart entre les dix premiers cette saison. Et tous les constructeurs ont gagné au moins un Grand Prix. La compétition en MotoGP n’a jamais été aussi serrée, le spectacle est assuré ! »

De fait, malgré ses moyens plus limités, Aprilia est parvenu à rivaliser avec les Ducati tout au long de saison 2022. De son côté, Yamaha fonde de gros espoirs sur sa nouvelle moto, la YZR-M1 2023, qui entrera en service en 2023. D’ici là, Fabio Quartararo peut toujours priver l’écurie italienne du titre de pilote. Il suffit d’un « miracle ».

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