Moins de 65% du personnel de la santé et des services sociaux a suivi la formation obligatoire sur les réalités autochtones ordonnée après le décès tragique de Joyce Echaquan. Rappelons que l’objectif était d’avoir sensibilisé la totalité des travailleurs du secteur d’ici le 30 septembre 2022.
Selon le dernier bilan transmis par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) à l’Agence QMI, en date du 26 septembre 2022, 62,25% des employés du réseau de la santé et des services sociaux au Québec (soit 197 950 travailleurs) ont suivi la formation obligatoire de «sensibilisation aux réalités autochtones».
Ce pourcentage inclut les formations considérées équivalentes, a précisé le MSSS par courriel.
«Le contexte pandémique des derniers mois a présenté son lot de défis dans le déploiement de la formation», a-t-on expliqué.
Le Ministère dit continuer de considérer «le caractère prioritaire de la formation» et s’engage à atteindre la cible fixée initialement, soit 100%. Aucune nouvelle date n’a toutefois été donnée pour y arriver. «Les travaux se poursuivent à cet effet», a simplement indiqué le MSSS.
Rappelons que cette formation, composée de trois modules et d’une durée de 1 h 45 min, est offerte aux employés du secteur depuis le 1er juin 2021. L’objectif est de «sensibiliser le plus grand nombre de personnes aux réalités autochtones» afin d’éviter qu’un drame comme le décès de Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette, le 28 septembre 2020, ne se reproduise.
La jeune femme attikamek de 37 ans est morte sous les insultes racistes du personnel lorsqu’elle filmait en direct sa propre agonie. Elle a été victime de préjugés anti-Autochtones menant à un diagnostic erroné. Dans son rapport sur la mort de Joyce Echaquan présenté en octobre 2021, la coroner Géhane Kamel a souligné que son décès était «accidentel», mais que le racisme systémique et les préjugés à son endroit y ont contribué et que sa mort aurait pu être évitée.