Actuellement, les différentes caisses maladie multiplient leurs présences publicitaires. Sur les murs, les affiches fleurissent un peu partout, tandis que les slogans s’additionnent sur les ondes radio. En parallèle, les primes explosent. Ce matraquage suscite donc passablement d’incompréhension.
Cette année, pour les caisses maladie, il y a une véritable fenêtre d’opportunité. La hausse particulièrement importante des primes – 6,6% en moyenne nationale – pousse les assurés à chercher à faire des économies en changeant d’assureur.
« Chaque caisse maladie aimerait rappeler son existence à la population suisse. Ce qui est un peu paradoxal, parce que faire de la publicité, cela implique des dépenses qui sont faites à partir des primes des assurés », analyse Yannis Papadaniel, responsable santé à la Fédération romande des consommateurs (FRC), lundi dans la Matinale.
De plus, l’assurance de base est obligatoire et, dans ce domaine d’activité, les assureurs ne peuvent pas faire des bénéfices. En réalité, elle est souvent un produit d’appel pour vendre des produits plus lucratifs, notamment les complémentaires.
Une publicité sans message de santé publique
Cet automne, les assurés sont très nombreux à interpeller la FRC. La fédération demande l’interdiction de cette publicité.
« Pourquoi faire de la publicité pour une assurance sociale et obligatoire, alors que les primes pèsent sur le budget des ménages? On ne comprend pas bien », affirme Yannis Papadaniel. « La publicité en soi ne s’avère pas inutile du moment où les messages sont préventifs. Mais là, on a affaire à de jolies images et des slogans un peu creux qui s’avèrent quasiment nuls en termes de santé publique », conclut-il.
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Une communication indispensable selon les assurances
La liberté de communiquer par messages publicitaires est indispensable, affirme de son côté Adrien Kay, responsable de la communication chez Curafutura, association qui regroupe plusieurs grandes caisses maladie: « Les acteurs doivent pouvoir faire connaître leurs marques, leurs offres, leurs produits d’innovation. C’est un système de concurrence qui a été voulu par le législateur », estime-t-il.
Les caisses évaluent les frais liés à la publicité à 0,5% des coûts de l’assurance de base. Une part minime, selon Adrien Kay: « Les dépenses marketing ne pèsent pas sur la facture de la prime. (…) Le moteur de la hausse des primes, ce sont les dépenses de prestation, de médicaments, de séjour à l’hôpital ou de visites en cabinet médical. Ces dépenses-là représentent 90% des coûts. »
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Propos recueillis par Sylvie Belzer
Adaptation web: Miroslav Mares