in

Eric Dupond-Moretti désavoué par Elisabeth Borne dans l’affaire des « fadettes »

Eric Dupond-Moretti désavoué par Elisabeth Borne dans l’affaire des « fadettes »


Le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, et la première ministre, Elisabeth Borne, à Ris-Orangis (Essonne), le 2 septembre 2022.

C’est à elle que revenait la décision finale. La première ministre, Elisabeth Borne, a décidé de « suivre l’avis du Conseil supérieur de la magistrature » qui avait considéré qu’il n’y avait « pas lieu » de sanctionner deux magistrats du Parquet national financier (PNF) soupçonnés de « manquements » dans l’affaire des « fadettes », a indiqué Matignon à l’Agence France-Presse

La décision solde des poursuites entamées par le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, peu après son entrée au gouvernement, alors qu’il avait été visé en tant qu’avocat par des relevés téléphoniques (« fadettes ») ordonnées par ces magistrats dans une instruction, ce qui lui vaut aujourd’hui des poursuites pour « prises illégales d’intérêt ».

Dans deux avis distincts rendus il y a dix jours, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avait estimé que l’ex-cheffe du Parquet national financier, Eliane Houlette, et son actuel numéro deux Patrice Amar n’avaient « commis aucune faute disciplinaire » et qu’il « n’y a pas lieu » de les sanctionner. Cela sonnait déjà comme un désaveu pour M. Dupond-Moretti.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le Conseil supérieur de la magistrature blanchit le Parquet national financier

Juste avant d’arriver place Vendôme, Me Dupond-Moretti avait dénoncé les méthodes de « barbouzes » du PNF qui avait épluché certains de ses relevés téléphoniques lors d’investigations visant à débusquer une taupe qui avait pu informer Nicolas Sarkozy qu’il était sur écoute.

Enquête pour « prises illégales d’intérêts »

Ouverte sous la supervision de Mme Houlette et classée sans suite en 2019, cette enquête controversée était menée en marge de l’affaire de corruption dite « Bismuth », impliquant l’ex-chef de l’Etat, son avocat Thierry Herzog et un haut magistrat. Tous trois ont été condamnés en première instance et seront rejugés en appel à la fin de l’année.

Lire aussi le récit : Article réservé à nos abonnés Nicolas Sarkozy condamné dans l’affaire des écoutes : le tribunal correctionnel insiste sur la « particulière gravité » des faits

Accusant M. Dupond-Moretti d’avoir usé de ses fonctions ministérielles pour régler des comptes liés à son passé d’avocat, des syndicats de magistrats et l’association Anticor avaient porté plainte contre lui fin 2020, déclenchant l’ouverture d’une enquête qui a conduit à son renvoi devant la Cour de justice de la République pour « prises illégales d’intérêts ».

Le ministre a formé un pourvoi contre cette décision inédite et affirmé que sa démission n’était « pas à l’ordre du jour ». Emmanuel Macron a, de son côté, pris sa défense en estimant que les poursuites qui le visent ne concernaient « en rien évidemment, ce qu’il a fait en tant que ministre ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le « scandale » du Parquet national financier s’est réduit à une peau de chagrin

Le Monde avec AFP

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Maggie De Block présidente d'un comité d'experts de l’OMS

Maggie De Block présidente d'un comité d'experts de l’OMS

Au procès sur le transfert de Neymar au FC Barcelone, le parquet espagnol fait volte-face et retire ses accusations

Au procès sur le transfert de Neymar au FC Barcelone, le parquet espagnol fait volte-face et retire ses accusations