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Entre la France et le Maroc, les visas de la discorde

Entre la France et le Maroc, les visas de la discorde


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Un passeport marocain adossé à un visa Schengen, à Rabat, en septembre 2021.

Le sujet empoisonne les relations entre Paris et Rabat depuis un an : les restrictions d’octroi de visas pour entrer en France. Sous le feu roulant des critiques, la mesure suscite une indignation croissante au sein de la société marocaine. Sur les réseaux sociaux, dans les médias, les témoignages de citoyens atterrés et humiliés par des refus de visas se mêlent à des commentaires acerbes à l’égard de la France, à des appels au principe de réciprocité pour les Français se rendant au Maroc.

A leur tour, intellectuels et acteurs de la société civile sont montés au créneau. C’est le cas de l’Association marocaine des droits humains qui, le 30 août, appelait la France à cesser son « arrogance » et à « respecter le principe de la libre circulation », tandis que la Fédération marocaine des droits du consommateur exige la restitution des frais de visas non délivrés. « Arrêtez de vous prosterner pour avoir un visa. Le pays qui vous snobe (…), zappez-le », exhorte l’écrivain Mokhtar Chaoui dans un texte sur Facebook largement relayé.

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La mèche a été allumée le 28 septembre 2021, quand Paris annonçait réduire de 50 % le nombre de visas accordés aux ressortissants marocains et algériens et de 30 % aux Tunisiens. Une décision « drastique », « inédite », mais « rendue nécessaire », selon le gouvernement français, en raison du « refus » de ces trois pays de rapatrier leurs ressortissants en situation irrégulière en France. Ces accusations avaient aussitôt été qualifiées d’« infondées » par la diplomatie marocaine. Levés le 31 août pour la Tunisie, ces quotas sont toujours en vigueur pour les deux autres pays du Maghreb.

Chefs d’entreprise ou salariés ayant des rendez-vous, scientifiques invités à des colloques, artistes, parents souhaitant installer un enfant étudiant dans l’hexagone, familles s’y retrouvant pour les vacances… Depuis plusieurs mois, nombre de Marocains font les frais de ce bras de fer diplomatique et se voient refuser des visas Schengen par les autorités consulaires françaises, pour des motifs souvent jugés arbitraires.

Le patronat français réagit

A l’instar de la Société marocaine d’ophtalmologie, dont les membres n’ont pas pu assister au congrès annuel de leurs confrères français en mai, faute de visas. « Nous y allons chaque année et c’est la première fois que cela se produit, rapporte son président, Mohamed Bennani. Je parle de médecins du secteur libéral, internes, chefs de service, chefs de clinique qui, pour la plupart, ont étudié en France. Certains devaient y présenter leurs travaux scientifiques. »

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