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En Corse, l’étude qui veut démontrer que l’autonomie rend plus heureux

En Corse, l’étude qui veut démontrer que l’autonomie rend plus heureux


C’est un document qui entend mener sa révolution de chiffres pour devenir une arme de communication massive pour les nationalistes. Un rapport établissant les effets de l’autonomie fiscale et politique sur les performances économiques, les indicateurs sociaux et environnementaux de bien-être, doit être présenté jeudi 28 juillet en session aux conseillers de l’Hémicycle insulaire.

Ces quarante-cinq pages d’une étude commandée par la présidence de l’Assemblée de Corse, réalisée par le cabinet Kyrn’Economics, que Le Monde a pu consulter, analyse et compile cinquante-trois travaux de recherche universitaire dans quatre-vingts pays ayant expérimenté la décentralisation au sein de l’Union européenne comme les régions espagnoles, italiennes et, au-delà, dans des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ou émergents.

Cette contribution intervient alors qu’un cycle de discussions, entre le ministère de l’intérieur et la Corse, pouvant déboucher sur une évolution institutionnelle, vient de s’ouvrir, le 21 juillet, cinq ans après le pacte girondin promis par le candidat Emmanuel Macron, en 2017, et quatre mois après les émeutes liées à l’agression mortelle d’Yvan Colonna en détention.

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« En changeant la focale, nous voulons sortir de la posture politicienne qui consiste à agiter le fétiche de l’autonomie sans contenu économique et social, à dire qu’elle ne remplit pas le frigo », assure Marie-Antoinette Maupertuis (autonomiste), la présidente de l’Assemblée de Corse qui présentera le texte.

« Nourrir les débats »

Le levier de cette étude est d’abord théorique. « Les politiques de développement qui sont sensibles aux besoins régionaux ou locaux particuliers en matière d’infrastructure et même de capital humain sont susceptibles d’être plus efficaces pour promouvoir la croissance économique, que des politiques centralisées qui ignorent largement ces différences géographiques », indique le rapport en citant abondamment An Essay on Fiscal Federalism (1999), de l’économiste américain Wallace E. Oates, théoricien de la décentralisation optimale. M. Wallace affirme entre autres que la gestion des services publics est moins onéreuse et produit des effets sur la croissance quand elle n’est pas sous la férule d’un pouvoir central mais sous l’autorité des gouvernements locaux. Concrètement, la création en Espagne de communautés autonomes, qui a débuté dès 1978, illustre « une relation positive entre la croissance et la décentralisation ».

« Il ne s’agit pas d’emprunter ce qui s’est fait ailleurs, mais de nourrir le débat et ensuite de l’adapter, éventuellement », précise Mme Maupertuis. L’une des revendications de la majorité nationaliste est l’avènement d’un statut fiscal dérogatoire, une mesure censée asseoir « l’autonomie de plein droit et de plein exercice », voulue par Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif de Corse.

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