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emprunter à 1 % n’est plus qu’un souvenir

emprunter à 1 % n’est plus qu’un souvenir


« Décrocher » un taux à zéro virgule quelque chose… Voilà qui, à la même époque il y a un an, était presque monnaie courante pour les candidats au crédit immobilier.

En octobre 2021, le taux moyen accordé sur vingt ans s’établissait à 0,99 %, selon l’Observatoire crédit logement/CSA. Les meilleurs profils – le quart de tête – obtenaient même un tout-petit 0,78 % en moyenne (hors assurance et frais divers).

Oubliez ces chiffres si vous avez rendez-vous avec un banquier ou un courtier ! Ils appartiennent au passé. Tout juste un an plus tard, la barre des 2 % est franchie, pour la première fois depuis 2016 : la moyenne sur vingt ans atteint 2,06 % en octobre (en hausse de 0,18 point), et 2,17 % sur vingt-cinq ans, d’après la même source.

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Et novembre s’annonce déjà lui aussi fortement ascensionnel, à en croire les barèmes envoyés par les banques aux courtiers. « Ces derniers ont globalement augmenté de 0,2 point par rapport à fin octobre », raconte Ludovic Huzieux, cofondateur du groupe Artémis courtage. Résultat : « Aujourd’hui, le taux moyen sur vingt ans est d’environ 2,4 % », estime Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux.

La hausse n’est pas terminée

Chez Empruntis, autre courtier, la directrice des études, Cécile Roquelaure, évoque une moyenne à 2,30 %, « qui oscille entre 1,75 % pour les meilleurs profils dans les banques les plus conquérantes – mais ce taux est rare – et 2,85 % pour un profil classique dans un établissement n’ayant pas très envie de prêter actuellement ».

Inflation oblige, l’ère du crédit immobilier très bon marché est donc révolue. S’il peut sembler excessif de parler d’« ère » pour une période qui aura duré, au final, cinq années environ, il faut admettre que l’on s’était volontiers habitué à ces taux miniatures. Et surtout se faire à l’idée que la hausse, qui a débuté surtout en mars, n’est pas terminée. L’Observatoire crédit logement/CSA estime ainsi que toutes durées confondues, le taux moyen s’établirait fin 2022 à 2,40 %, pour atteindre 2,80 % mi-2023.

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L’impact, en euros ? Pour l’emprunteur, chaque dixième de point de hausse de taux alourdit le coût du crédit. Selon une simulation de MeilleurTaux basée sur une augmentation de 1,1 point du taux depuis début 2022, la mensualité pour un prêt de 200 000 euros sur vingt ans était, pour un accord reçu en octobre, 100 euros plus chère qu’elle ne l’aurait été en janvier.

Si la remontée des taux des prêts est assez brusque, le crédit demeure historiquement bon marché (on empruntait aux alentours de 5 % en 2008 et de 9 % au début des années 1990). Et elle reste bien moins rapide que celle de l’inflation, rappelle Jézabel Couppey-Soubeyran, maîtresse de conférences en économie à l’université Paris-I, invitant à calculer le taux réel du crédit, c’est-à-dire hausse des prix déduite. « Si vous empruntiez fin 2020 à 1,5 % avec une inflation à 0,5 %, le taux réel du crédit restait positif, il est négatif aujourd’hui pour un prêt à 2,50 %, mais avec une inflation à 7 % », souligne-t-elle, concluant qu’« emprunter est encore moins coûteux que les années passées ». Pas de quoi, à ses yeux, « retourner le cycle du crédit immobilier, pour le moment du moins ».

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