Agir pour le climat. Réduire l’impact de notre mode de vie sur l’environnement. Oui, mais comment ? Tous les « petits » gestes du quotidien sont bons à prendre ; de nouvelles habitudes peuvent améliorer de manière significative notre empreinte écologique. Pour nous aider dans cette démarche, les outils permettant de la calculer sont très intéressants. Ils permettent à la fois de prendre conscience de notre propre impact (et celui de notre foyer) et d’estimer les progrès que les efforts consentis ou les changements opérés permettent d’accomplir.
Pour savoir quels sont les simulateurs et calculettes d’équivalents CO2 les plus accessibles, agréables à utiliser et efficaces, nous en avons testé des dizaines en nous amusant à refaire les calculs selon plusieurs profils types. Il faut savoir qu’Internet regorge d’outils de ce genre, proposés par les gouvernements, de grands groupes industriels, des associations… et même La Poste. Sur la base de leurs résultats et de nos constatations, nous en avons retenu cinq qui devraient globalement vous aider à y voir plus clair.
Nos 5 outils préférés
Les enseignements et les non-dits
Tous ces outils donnent des ordres de grandeur permettant d’évaluer quelles sont les sources principales de notre empreinte environnementale. En moyenne, pour un Français, les transports arrivent en tête et comptent pour 30 % du total des émissions, suivis par l’alimentation (24 %), le logement (17 %), les services publics (14 %), etc.
Pour autant, la plupart de ces outils omettent un point important : l’impact du secteur financier et donc des banques auxquelles on confie son argent. Dans le guide Famille en transition écologique de Jérémie Pichon, riche en enseignements sur la faisabilité et l’intérêt de changer les habitudes de son foyer, un graphique illustre très bien l’importance de cet aspect : 41 % de notre empreinte écologique est généré par notre argent en banque. Et tous les établissements bancaires ne se valent pas sur ce critère, loin de là.
En effet, un groupe bancaire qui — comme Crédit Agricole, BNP Paribas ou Société Générale — soutient financièrement beaucoup de projets délétères pour l’environnement, aura une part non négligeable de responsabilité dans la facture écologique du mode de vie d’un foyer, d’autant plus s’il dispose d’une épargne confortable. Pour vous en convaincre, nous vous conseillons d’utiliser la calculatrice dédiée d’Oxfam ; vous y verrez que 20 000 € sur un compte en banque représentent entre 7 et 12 tonnes d’équivalent CO2 par an, soit la fourchette dans laquelle se situent la plupart des Français pour l’ensemble de leurs autres activités. Au point d’en faire une priorité. À ce jeu-là, La Banque Postale et le Crédit Coopératif se distinguent des grands groupes, mais c’est bien la Nef qui est l’organisme le moins émetteur.
Puisque nous sommes sur Les Numériques, un site qui s’adresse aux férus de technologies au sens large, c’est un aspect sur lequel nous sommes restés vigilants tout au long de la préparation de ce dossier. On sait que si la part du numérique dans notre empreinte environnementale ne fait qu’augmenter, elle reste largement marginale rapportée aux autres aspects de nos vies. On regrette néanmoins que tous ces simulateurs n’abordent pas plus précisément cette problématique — que ce soit en matière de consommation de terminaux neufs ou de services en ligne. Car en matière de numérique, comme dans tous les autres domaines, pouvoir mieux quantifier son empreinte est un prérequis nécessaire à l’adoption d’écogestes.
Un calcul précis tout simplement impossible
Pour en revenir aux simulateurs, vous constaterez en les utilisant que certains abusent de conseils parfois inapplicables. Installer une pompe à chaleur pour chauffer un vieil appartement, quand bien même on est propriétaire, n’est pas vraiment envisageable actuellement. D’autres solutions présentées comme accessibles sont en réalité très coûteuses et inaccessibles pour une majorité de foyers, par exemple, l’achat d’une voiture électrique.
On tique aussi sur le fait que la plupart des outils mettent toutes les consommations sur un pied d’égalité. Or, un t-shirt éthique fabriqué en France n’a pas le même bilan carbone qu’un modèle de fast-fashion fabriqué au Bengladesh. Idem, 1 kg de banane d’équateur ne vaut pas 1 kg de pommes normandes. Et un trajet en avion avec une escale est souvent plus polluant qu’un vol direct, même plus long.
Bref, il faut donc savoir appréhender ces outils et les solutions prônées par certains avec un certain recul, et partir du constat qu’il est extrêmement difficile et complexe, pour ne pas dire impossible, de chiffrer précisément son empreinte écologique. Est-ce que c’est grave ? Pas forcément. D’une part parce que l’on peut se contenter d’approximations pour agir et évaluer l’impact de ses efforts, et d’autre part parce que des organismes sérieux se concentrent sur cette tâche à une échelle plus vaste, essayant de guider les politiques publiques.
Enfin, cet exercice est un excellent moyen de se rendre compte que bien souvent, pour agir dans un domaine ou un autre, le maître mot est « sobriété ». Consommer moins, mais mieux. Réduire ses déplacements. Rogner sur certains conforts et plaisirs. L’idée n’est absolument pas de stigmatiser certains comportements en encourageant une perte de liberté, mais simplement de donner à chacun les ordres de grandeur et les clés pour agir. D’ailleurs, vous remarquerez qu’aucun de ces outils ne distribue de mauvais points.