Nouvelle semaine et nouveau psychodrame chez Twitter. La plateforme de microblogging récemment rachetée par Elon Musk vient de connaitre un dimanche mouvementé après l’annonce de nouvelles règles de modération interdisant la publication de liens vers des plateformes concurrentes.
Twitter se renferme sur lui-même
Dans un tweet resté en ligne une douzaine d’heures, Twitter a annoncé « ne plus autoriser la publicité gratuite pour certaines plateformes sur Twitter » en mentionnant directement Facebook, Instagram et, bien évidemment, Mastodon. La règle avait pour but de chasser les comptes explicitement créés pour faire la promotion de services concurrents et autorisait également Twitter à suspendre le compte de quiconque avait l’outrecuidance de poster une URL pointant vers un autre réseau social.
Sans grande surprise, la nouvelle a été très fraichement accueillie par les utilisateurs de la plateforme, qui ont reproché à Elon Musk d’avoir une vision très personnelle de la liberté d’expression. Résultat, le tweet d’annonce et la page détaillant la nouvelle politique de modération ont disparu quelques heures après avoir été postés. Il faut dire qu’en plus d’être critiquée de toute part, cette politique de modération violait les règles européennes récemment votées. Le Digital Markets Act interdit spécifiquement aux plateformes « d’empêcher les consommateurs de poster des liens vers des entreprises externes« .
Musk met son titre en jeu
Devant le tollé, Elon Musk s’est platement excusé et a promis que ce genre de décision de modération serait désormais soumis à un vote. Quelques heures après la naissance de la polémique, le compte Twitter Safety a donc soumis l’idée de bloquer les URL sortantes à un vote. Résultat : 86 % des 146 000 votants — au moment de l’écriture de ces lignes — se sont prononcés contre.
En parallèle, le patron de Twitter a lancé son propre sondage, demandant à la communauté s’il devait quitter son poste de PDG de Twitter. Histoire d’accentuer le côté dramatique du moment, le responsable a bien précisé qu’il « respecterait le résultat de ce sondage » — qui le pousse largement vers la sortie pour le moment — et a même précisé qu’aucun successeur n’était encore désigné.
Elon Musk est depuis quelques semaines dans une position inconfortable. Depuis son rachat de Twitter, l’homme d’affaires n’a cessé de revendre ses actions Tesla pour satisfaire ses besoins de liquidité. Une stratégie vertement critiquée par certains actionnaires de l’entreprise qui réclament la désignation d’un nouveau PDG pour le constructeur automobile. De quoi potentiellement donner envie à Musk de chercher une porte de sortie au cauchemar Twitter.