Trois candidats à la présidence de Radio France plancheront ce 19 décembre devant l’Arcom: Florent Chatain, journaliste, Maïa Wirgin, ancienne secrétaire générale du groupe public, ex-conseillère à Matignon, et Sibyle Veil, l’actuelle dirigeante, bien placée pour rempiler. Une donnée s’impose à tous: la radio voit ses audiences décroître structurellement. Mais, plus que les autres, la Maison ronde a en son sein un exceptionnel « relais de croissance », comme l’indique Sibyle Veil dans son projet: les podcasts.
Certains sont conçus spécialement pour de nouveaux publics, les enfants, par exemple. Le confinement a révélé une demande des parents pour cette offre publique qui, depuis, cumule 80 millions d’écoutes. Mais pour l’essentiel, il s’agit d’émissions proposées en réécoute. Grâce à ses archives, Radio France règne sur un catalogue de 2 millions de références, enrichi chaque jour de plus de 200 émissions nouvelles issues de ses sept antennes.
Comment l’essor des podcast influence les programmes
Atout considérable, elle en possède tous les droits, car en radio, contrairement à la télé, tout est produit en interne. Ces deux catégories de podcasts sont exposées sur l’appli Radio France et largement ailleurs, sur Spotify, Apple Music, etc., pour toucher d’autres auditeurs que les fidèles d’Inter ou de Culture. La difficulté, c’est plutôt l’abondance. Comment les classer? Les faire découvrir? Sibyle Veil peut se prévaloir d’avoir lancé fin novembre un algorithme maison.
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L’essor des podcasts n’est pas sans influence sur la conception des programmes: « Des émissions quotidiennes, par exemple, déclinent un sujet par semaine en cinq épisodes qui, réunis, constituent une série, facile à retrouver par son thème dans le moteur de recherche, disait-elle récemment à l’événement Médias en Seine. Plus le contenu est élaboré, plus sa durée de vie est longue. » Le groupe public, qui touche 20,5 millions de personnes chaque jour, a dépensé cette année 33,4 millions d’euros dans sa distribution numérique pour accroître son emprise.
Par Vé. G.
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