Elisabeth Borne se rendra en Algérie les 9 et 10 octobre pour concrétiser, avec son homologue algérien, Aymen Benabderrahmane, le « partenariat » conclu entre les présidents des deux pays à la fin d’août, a annoncé Matignon samedi 24 septembre.
« En ligne avec la déclaration conjointe d’Alger pour un partenariat renouvelé entre l’Algérie et la France », adoptée à l’occasion de la visite du président français à la fin d’août, « les membres des gouvernements français et algérien se réuniront pour réaffirmer leur détermination à promouvoir l’amitié entre la France et l’Algérie et approfondir la coopération bilatérale dans les domaines d’intérêt commun », selon cette source.
Des annonces seront faites « prochainement » sur une possible augmentation des livraisons de gaz algérien à la France, en pleine crise énergétique alimentée par la guerre en Ukraine, avait aussi précisé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, au lendemain de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie, qui s’était félicité qu’Alger aide « à la diversification » des approvisionnements en gaz de l’Europe.
La présidente d’Engie, Catherine MacGregor, faisait partie de la délégation officielle lors de la visite du président. Au début de juillet, à l’occasion de la conclusion d’un accord entre Engie et la Sonatrach sur le prix du gaz livré à l’énergéticien français, les deux entreprises avaient annoncé leur « intention d’étendre leur partenariat au gaz naturel liquéfié [GNL] et au gaz naturel ».
Jeunesse, économie et écologie au programme
Mme Borne, accompagnée de plusieurs membres du gouvernement français, coprésidera, avec M. Benabderrahmane, « la 5e session du comité intergouvernemental de haut niveau » (CIHN), a précisé Matignon. « La jeunesse des deux pays » sera au menu de ce CIHN, « qui permettra également d’avancer sur les questions économiques et la transition écologique », a ajouté Matignon.
« Un partenariat renouvelé, concret et ambitieux » : après des mois de crise, Emmanuel Macron et son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, avaient acté le 27 août, dans une déclaration commune, la relance des liens bilatéraux, au terme d’une visite de trois jours du chef de l’Etat français en Algérie. Mais elle doit maintenant s’accompagner de gestes concrets.
Le président algérien avait évoqué, lors de cette visite, la relance de plusieurs comités intergouvernementaux, dont le CIHN, le comité mixte économique franco-algérien, le comité de dialogue stratégique algéro-français et « une intensification des visites de haut niveau ». Il était prévu aussi d’« intensifier la coopération à tous les niveaux et les échanges commerciaux ».
Lors de cette visite, les deux dirigeants avaient, par ailleurs, ouvert la voie à un assouplissement du régime de visas accordés à l’Algérie, en échange d’une coopération accrue d’Alger dans la lutte contre l’immigration illégale. Sur le sujet sensible de la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, une commission d’historiens algériens et français doit également être créée pour examiner « sans tabou » les archives des deux pays.