La ministre française des Transports, Elisabeth Borne, a critiqué la Ligue des droits de l’homme (LDH) lors d’une réunion du Sénat mercredi 12 avril. Elle s’est dite préoccupée par certaines prises de position ambiguës de l’organisation en ce qui concerne l’islamisme radical, avant de reprocher à la LDH son opposition à un arrêté contre le transport d’armes pour les manifestations à Sainte-Soline.
Le commentaire de Mme Borne fait suite à une déclaration récente du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, selon laquelle il y avait lieu de revoir les subventions publiques accordées à la LDH. Le président de l’organisation, Patrick Baudouin, a exprimé sa surprise quant à la déformation de la position de la LDH, déclarant que la ministre avait cédé à « des petites sirènes qui la font glisser vers des propos qui ne sont pas acceptables à notre égard », et appelant à un débat public pour clarifier les critiques de Mme Borne.
Mme Borne a également déclaré que les subventions publiques aux associations de défense des droits de l’homme n’étaient pas garanties, ce qui a suscité des critiques de gauche, en particulier des sénateurs communistes et écologistes. L’appel à soutenir la LDH publié dans L’Humanité a été largement interprété comme un geste symbolique de l’attachement des signataires à son histoire.
À droite, le chef des sénateurs de Les Républicains, Bruno Retailleau, a préconisé de couper les subventions à la LDH, affirmant que l’organisation était en train de se perdre dans des querelles d’extrême gauche. Bien que la LDH ait été fondée en 1898 et ait une longue histoire de défense des libertés civiles, certains observateurs estiment que l’organisation se concentre maintenant davantage sur les questions identitaires et ne condamne pas suffisamment les mouvements islamistes.
La question des subventions publiques a suscité un débat intense en France ces dernières années, avec notamment des critiques de la part de groupes de la droite qui accusent les associations de recevoir des fonds publics pour promouvoir une idéologie politique.