in

Élections: le Québec plus divisé que jamais

Élections: le Québec plus divisé que jamais


Il a suffi de huit minutes après la fermeture des bureaux de scrutin pour que les chaînes de télévision annoncent hier soir cette victoire incroyable de la CAQ. 

François Legault a traversé cette campagne électorale en subissant les assauts violents et incessants des chefs de parti au point d’en être déstabilisé, voire perturbé. On ne reconnaissait plus le premier ministre qui durant cette interminable pandémie avait su rassurer les Québécois. Il a retrouvé hier soir en compagnie de ses partisans et de sa famille un sourire qui en disait long sur son soulagement. Mais il gardera de cette campagne des blessures au cœur à n’en point douter. 

En réussissant à faire élire 88 députés à l’heure où nous écrivons cette chronique, ce qui représente environ plus de 41% des voix, le premier ministre élu n’aura que l’embarras du choix pour organiser son cabinet.

Mais sa tâche ne sera pas de tout repos compte tenu de l’éparpillement des voix entre les quatre autres partis.

Le Parti libéral sort affaibli de ce scrutin bien que sa chef, Dominique Anglade, ait été réélue. Il fallait la voir sauter de joie hier. Mais ce moment n’empêchera pas des militants désenchantés de la performance de la chef de remettre en question son leadership.

Il apparaît évident qu’une remise en question du système électoral est à entreprendre. Comment accepter qu’avec 14% des voix exprimées le Parti conservateur ne soit pas représenté à l’Assemblée nationale ? Ce sera la responsabilité du premier ministre Legault de s’assurer que les voix des conservateurs soient entendues.

Le PQ avec 15% des voix aura des représentants à l’Assemblée nationale. Il faut reconnaître l’immense talent de Paul Saint-Pierre Plamondon pour avoir réussi ce tour de force. Et se réjouir de son apport personnel puisqu’il siégera désormais à l’Assemblée nationale, ce qui contribuera à élever les débats.   

Il n’en demeure pas moins que le Québec est plus divisé politiquement que jamais dans le passé. Cela exigera de la part du parti au pouvoir, en l’occurrence la CAQ, une ouverture plus grande et des accommodements sérieux. En fait, l’atmosphère doit changer, car la réforme du système prendra du temps.

Gabriel Nadeau Dubois a cru son heure de gloire arrivée. Son rêve d’être l’opposition officielle s’est avéré présomptueux. Il devra faire acte d’humilité et refréner ses élans autoritaires. Il a du talent certes, mais manque de réalisme. S’il veut l’appui des «vieux», il devra réduire ses ardeurs moralisatrices.

Cette campagne électorale, on le soulignera de nouveau, fut une épreuve pour nombre de citoyens déjà si éprouvés par les malheurs de notre époque déchirée, instable, en perte de repères et de réassurances.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mahamat Idriss Déby Itno obtient une périlleuse carte blanche – Jeune Afrique

Mahamat Idriss Déby Itno obtient une périlleuse carte blanche – Jeune Afrique

La Haute école de musique de Genève a trouvé où se loger

La Haute école de musique de Genève a trouvé où se loger