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École de hockey et country club

École de hockey et country club


Je vous avertis à l’avance : plusieurs ne seront pas d’accord avec le propos de cette chronique, mais je m’en fous, puisqu’elle reflète exactement ce que je pense. À mes yeux, Martin St-Louis gère présentement le Canadien comme si c’était une école de hockey.

Oui, il est rafraîchissant dans ses propos, l’entraîneur-chef du Tricolore. Ses points de presse sont intéressants à écouter, ses explications claires et détaillées.

Mais en ce moment, il est trop de bonne humeur. Son équipe a terminé au dernier rang de toute la LNH la saison dernière et vient de perdre ses trois premiers matchs présaison. Les résultats au camp d’entraînement, on s’en fout, vous allez me dire. Oui et non.

Ce n’est pas chic ce qu’on voit sur la patinoire depuis trois rencontres. Jeudi, face aux Jets de Winnipeg, le Canadien n’avait que 10 lancers après 40 minutes de jeu avant de se ressaisir en troisième. Après le match, encore une fois, St-Louis a défendu ses joueurs. Ses explications sont tellement bien articulées que tout le monde achète ça, sans broncher.

Mais la réalité du hockey, ce n’est pas ça. En continuant de dire que tout le monde est beau et fin, j’ai peur que le Canadien devienne un country club, une équipe où tout le monde est dans sa zone de confort, avec sa place acquise.

INTENSITÉ

D’un autre côté, une partie de moi espère que ce qu’on voit de St-Louis devant les caméras ne reflète pas à 100 % ce qu’il pense de son équipe en ce moment. 

J’ai l’impression qu’on voit deux visages de l’entraîneur du Canadien en ce moment : celui qui nourrit les médias de grandes explications bien ficelées, et celui qui, derrière le banc, lance des regards à ses adjoints avec un peu d’exaspération dans le visage.

Dans sa carrière de joueur, personne n’a jamais pu reprocher à Martin St-Louis son intensité. Pas besoin de le lui faire lire : il connaît la définition de ce mot par cœur.

J’aimerais voir ce feu quand il est derrière le banc. Il n’a jamais accepté les demi-mesures, autant pour lui que pour ses coéquipiers, et j’ai l’impression qu’il n’a pas la même intransigeance depuis qu’il a troqué les épaulettes pour le complet-cravate.

Ses mots à la mode depuis le début du camp d’entraînement : exécution et structure.

Évidemment, personne ne va contester ça puisque c’est la base du hockey.

Mais personne ne lui a reproché, quand il était joueur, de manquer de structure et d’exécution. Pourquoi ? Parce qu’il se présentait à chaque présence sur la patinoire comme si c’était sa dernière. C’était un vrai.

EXCUSES

Le Canadien traverse probablement la pire phase de son existence et ce qu’on trouve à faire, c’est mettre la faute sur la jeunesse.

On s’abaisse au niveau des Coyotes de l’Arizona ou des Sabres de Buffalo des dernières années. En mentionnant être jeune, on achète du temps. La beauté du temps, c’est quoi ? Il n’a pas de durée.

Les Sabres ont dit qu’ils étaient jeunes pendant presque 10 ans. Le Canadien n’a pas le luxe de faire ça.

Parce que c’est le Canadien, l’organisation la plus prestigieuse de la LNH. Et qu’on me lâche avec Connor Bedard, si l’objectif d’une équipe est d’être médiocre pour avoir une chance de repêcher un jeune talent !

Oui, je sais, il y a pas mal de négatif. Espérons que la semaine prochaine, ce le sera un peu moins…

Propos recueillis par Kevin Dubé

Les échos de Bergie 

GUHLE DANS LA LNH

Il y a un peu de positif à tirer, tout de même, du présent camp d’entraînement du Canadien et Kaiden Guhle est probablement au sommet de la liste. À le voir se comporter depuis le début du camp, il est évident qu’il commencera l’année à Montréal. Il m’impressionne par sa qualité de patineur et son positionnement. Maintenant, qu’on arrête d’essayer de lui trouver un grand frère ! On semble vouloir le jumeler à David Savard. Je n’ai jamais été un grand partisan de cette façon de faire qui consiste à faire jouer un jeune fringant avec un vétéran vieillissant. Je comprends que ça peut probablement l’aider hors glace, mais sur la patinoire, ça ne veut pas dire qu’ils ont des styles complémentaires.

TOUT FAIRE POUR DUBOIS

Je regardais Pierre-Luc Dubois jouer, jeudi soir, contre le Canadien, et je n’ai pas pu m’empêcher de m’imaginer ce qu’il pourrait accomplir à Montréal. Il a demandé à être échangé par les Jets, et le Tricolore doit tout faire en son possible pour mettre la main dessus. Avec Nick Suzuki, il assurerait une stabilité au poste de centre à court et long terme. Quand il était sur la patinoire, jeudi, on savait qu’on était dans la LNH. Son physique, sa rapidité et son talent font de lui un joueur sur qui une équipe peut bâtir. Oui, le prix serait élevé, mais tu n’as pas deux chances de mettre la main sur un joueur de centre comme Dubois qui, en plus, semble vouloir jouer à Montréal.

RIDICULE JEFF PETRY

Jeff Petry ne faisait déjà pas partie de mes favoris et il n’a pas amélioré sa cause avec les propos qu’il a tenus cette semaine. L’ancien défenseur du Tricolore a mentionné que la différence entre Pittsburgh et Montréal était que les Penguins ne se contentent pas simplement de faire les séries, mais visent la coupe à chaque saison. C’est épouvantable venant d’un joueur qui a abandonné son équipe l’an dernier, une équipe qui lui avait offert le contrat de sa vie. Petit conseil à Jeff Petry : si ton gardien se fait rudoyer à Pittsburgh et que tu n’interviens pas, comme tu l’avais fait ici l’an dernier, je peux t’assurer que tu ne reporteras plus jamais l’uniforme des Penguins.



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