Le Wall Street Journal a mené une enquête sur la mystérieuse Donbass Devushka, un compte pro-Moscou très influent sur les réseaux sociaux, qui a été impliqué dans la diffusion de documents confidentiels des services de renseignement américains appelés les « Pentagon Leaks ». Cette personne prétendait être une patriote russe originaire du Donbass en Ukraine, mais en réalité, elle est une ancienne militaire américaine nommée Sarah Bils, qui habite dans la région de Washington. Elle possède une quinzaine de personnes travaillant pour elle dans la propagation de la propagande pro-russe depuis 2021. Elle a créé de nombreux comptes sur Twitter, diffusant des messages assimilant le gouvernement ukrainien à un groupe de nazis.
Cependant, ses comptes ont été fermés les uns après les autres, sauf le premier compte qu’elle a créé en 2012 et qui a un peu plus de 60 000 abonnés. Sur Telegram, où elle est suivie par près de 65 000 personnes, Sarah Bils partage des contenus plus violents pour sa communauté. Elle fait la promotion de la mise à mort de soldats ukrainiens et de l’utilisation de méthodes ultra-violentes par le groupe de mercenaires Wagner. Elle est également connue pour ses entretiens avec les blogueurs pro-russes du monde anglophone, où elle discute du « déclin inévitable de l’Occident » ou de la manière dont les États-Unis utilisent l’Ukraine pour s’attaquer à la Russie.
Sarah Bils a monté une entreprise de vente de nourriture pour poisson, ce qui semble être très éloigné des considérations russophiles. Le collectif Nafo, des activistes pro-ukrainiens, ont découvert la véritable identité de Donbass Devushka. Ils ont affirmé que la plupart des partisans anglophones de la Russie viennent des États-Unis ou d’Europe, mais cela ne signifie pas une popularité grandissante de Vladimir Poutine dans le monde occidental. En effet, la plupart d’entre eux font la promotion de la Russie parce qu’elle incarne l’antithèse d’une Amérique qu’ils ne supportent plus.
Cependant, le Kremlin bénéficie de leurs actes et se vante d’avoir des soutiens populaires grâce à eux. En quelque sorte, avec ces relais dans le monde anglophone, Moscou peut atténuer l’image institutionnelle de sa propagande liée au pouvoir russe. Bien que Sarah Bils et ses associés ne soient pas des espions du renseignement russe, leurs actes sont très utiles au Kremlin pour donner une image de soutien populaire au régime de Vladimir Poutine.