La peur du vide peut rapidement ruiner le plaisir de la montagne. Pour y remédier, une société propose des randonnées spécialisées pour aider à surmonter le vertige ou simplement prendre confiance en la montagne.
Se libérer de sa boule au ventre pour apprécier un panorama de montagne, c’est l’objectif des randonnées « Peur du vide » organisées par Stéphane Genet, via sa société d’accompagnement en montagne ExoSport.
Il organise pour cela des balades encadrées par des spécialistes, dont une psychologue certifiée. Une équipe de la RTS a accompagné l’une d’entre elles sur les hauteurs de Verbier (VS), en compagnie d’un groupe de randonneurs et de randonneuses souhaitant apprivoiser leur vertige.
Fort taux de réussite
Encouragés par la présence des autres, chacun ose, en début de périple, quelques pas tant redoutés par-dessus le vide. Une première petite victoire qui rassure. « On prend confiance une fois qu’on est dessus », témoigne l’un d’eux.
Parfois, le stress devient bloquant et les nerfs peuvent craquer. En fin du parcours, la montée finale réserve même l’obstacle le plus spectaculaire: une échelle qui côtoie le vide. Mais grâce au soutien des guides, l’essentiel des participants atteignent généralement l’arrivée.
« Sur une balade comme aujourd’hui, par exemple, je pense que 98% des gens vont au sommet », estime Stéphane Genet. « Après, on reçoit régulièrement des photos des participants qui sont revenus, et qui ont réussi à la refaire seuls. C’est vraiment une grosse satisfaction pour nous », se réjouit-il.
« La peur du vide, c’est gérable »
Le résultat n’est pas spectaculaire pour tout le monde, mais certains verrous psychologiques peuvent déjà sauter. « Je commence à débloquer deux-trois choses mais c’est pas gagné », sourit un participant.
« La peur du vide, c’est plutôt la méconnaissance du terrain, la méconnaissance des trucs et astuces pour y arriver. Donc c’est tout à fait gérable », explique la psychologue Aude Charles, spécialisée en gestion du stress. « Si les gens osent se confronter et prennent le temps de le faire, ils pourront passer outre! »
Un processus accessible, donc, à toutes les personnes amoureuses de randonnées qui souhaitent que la peur ne les détourne plus de certains parcours trop escarpés.
Mathieu Lombard/jop