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derrière la technicienne grisâtre, une politique qui a réussi à s’imposer

derrière la technicienne grisâtre, une politique qui a réussi à s’imposer


La première ministre, Elisabeth Borne, lors d’un congres au Carrousel du Louvre, à Paris, le 17 septembre 2022.

Elle s’est hissée sur l’estrade sous les hourras de la foule de militants. Sourire fermé, mal à l’aise d’être ainsi acclamée. Ce samedi 17 septembre, Elisabeth Borne prend la parole dans les sous-sols du Carrousel du Louvre, à Paris, pour le congrès fondateur de Renaissance, le parti présidentiel. La première ministre se fond dans ce rôle très politique qui lui incombe désormais. Le poing serré, elle se lance dans un plaidoyer pour le progrès et dans un éloge à l’audace face à la crise climatique, qu’elle considère comme la première des tempêtes.

Quand soudain, le micro s’éteint. Agacée, elle tapote sur la table, sourit, mais s’impatiente, mains sur les hanches. Après de longues minutes, elle reprend son discours, un brin contrarié : « On va réessayer… Il y avait un fil dans ce propos. » Son fil, c’est l’unité de sa majorité. « Le dépassement, j’y crois personnellement et j’en serai la garante, promet-elle. J’ai été ingénieure, préfète, cheffe d’entreprise. Je crois aux résultats, pas aux étiquettes. »

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Au premier rang, Bruno Le Maire, le tout-puissant ministre de l’économie, venu à contrecœur à cette grand-messe partisane, opine. Comme son confrère de l’intérieur, Gérald Darmanin. Les deux poids lourds du gouvernement, qui ne masquent pas de grandes ambitions, ont dû se résigner. Il leur faut composer avec celle qu’un ministre appelle désormais « Queen B ». Un peu plus de quatre mois après sa nomination à la tête du gouvernement, la polytechnicienne à l’allure rigide, que ses contempteurs avaient surnommée « Plan B » pour dire qu’elle était un second choix d’Emmanuel Macron, s’est installée dans son rôle. Sans se travestir.

Officiellement chargée de l’épineuse réforme des retraites, Elisabeth Borne tente de décélérer. Elle qui prône sans relâche la « méthode du compromis » n’est guère à l’aise avec l’idée de légiférer par voie d’amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), comme évoqué par le chef de l’Etat, le 12 septembre.

Avoir toutes les cartes en main avant de trancher

Au point que François Bayrou, qui s’alarme, dans Le Parisien du 18 septembre, d’un « passage en force » de la réforme, croit voir en elle une alliée. Le patron du Modem, marri de n’avoir pu prendre la parole au congrès de Renaissance, menace de faire voler en éclats l’unité affichée de la coalition présidentielle. Mardi 20 septembre, le chef de file des députés centristes, Jean-Paul Mattei, a prévenu que le groupe Modem voterait « certainement » contre un tel amendement. L’allié d’Emmanuel Macron « ne pourra pas accepter une réforme » menée par ce biais, a-t-il enfoncé, en réclamant d’attendre.

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