L’inflation est devenue la première préoccupation des Français. L’espoir que le phénomène soit passager s’est évanoui. La hausse des prix s’installe dans le quotidien de la population. Le léger ralentissement au mois de mars a laissé place à un nouveau rebond en avril, à 5,9 % sur un an. Sur les produits alimentaires, le taux flirte même avec les 15 %.
Comme souvent en France, tous les regards se tournent vers l’Etat. Le gouvernement a multiplié les initiatives pour tenter de « protéger les Français ». L’arsenal déployé va des chèques carburant aux boucliers tarifaires pour le gaz et l’électricité, en passant par un « trimestre anti-inflation », incitant les distributeurs à proposer des produits à des prix abordables et dont le principe est prolongé au-delà du 15 juin, comme l’a annoncé, mercredi 3 mai, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.
Mais, parallèlement, ces dispositifs sont relayés par une mobilisation au niveau local et associatif. Des « maisons du pouvoir d’achat » voient le jour, qui proposent des offres groupées permettant d’obtenir des tarifs préférentiels. Des collectivités augmentent le montant des aides d’urgence au logement, distribuent des bons solidaires destinés aux achats de première nécessité ou baissent le prix des transports publics. Des organismes HLM renoncent à appliquer la hausse légale des loyers, d’autres proposent des dispositifs d’aide au paiement des charges.
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Contre l’inflation, ces initiatives partout en France pour aider les plus modestes
Certains Restos du cœur mettent en place des centres itinérants, alors que de plus en plus de bénéficiaires n’ont plus les moyens de payer leur carburant pour se rendre dans les locaux habituels, situés loin de chez eux. Parfois, ce sont des ateliers de cuisine qui sont organisés pour les étudiants en complément de l’aide alimentaire pour faire rimer solidarité, économies, convivialité et meilleure alimentation. Ailleurs, ce sont des théâtres qui offrent des « tickets solidaires » à des personnes démunies, financés par les autres spectateurs, tandis que des groupes Facebook se transforment en sites de troc pour échanger des objets ou des denrées.
Ces exemples sont autant de signaux réconfortants sur la capacité de la société civile, des associations, des collectivités locales à s’organiser et à prendre des initiatives en complément de celles de l’Etat. Ces dernières ne peuvent pas être la réponse systématique et unique aux problèmes de chacun. Ce n’est pas soutenable dans la durée sur le plan budgétaire et ce n’est pas optimal sur le plan de l’efficacité. En parallèle de dispositifs nationaux pas toujours suffisamment ciblés, ces actions permettent de faire davantage du sur-mesure, en fonction des spécificités locales et des situations individuelles.