Le député communiste Stéphane Peu a soumis une proposition de loi visant à repousser la date de l’ouverture à la concurrence des bus de Paris et de sa petite couronne au 31 décembre 2028. Ceci pourrait être le premier test de la volonté du gouvernement d’Elisabeth Borne de trouver des majorités de compromis, notamment avec la gauche.
La RATP doit perdre son monopole le 31 décembre 2024, ce qui implique l’attribution de douze lots de lignes de bus à de nouveaux opérateurs, ainsi que le transfert des salariés qui en sont chargés à leur nouvel employeur. Cependant, l’organisation de ces transferts de salariés est loin d’être prête, les décrets qui encadrent les conditions du transfert des salariés n’ont pas encore été pris, et le pilotage de l’information voyageurs et de la billettique, n’a pas été organisé.
Si le calendrier était maintenu, ces transferts auraient lieu en même temps que les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, qui s’attendent à accueillir 10 millions de visiteurs. Ceci entraîne un risque de désorganisation des transports publics, et, donc, de l’événement sportif.
Valérie Pécresse, la présidente (LR) de la région Ile-de-France, qui dirige également l’autorité organisatrice des transports Ile-de-France Mobilités, a affirmé que la date butoir devait être maintenue. Ceci, contre l’avis de l’opposition de gauche de la région et de certains élus Renaissance. Ces derniers estiment que la date est « intenable ».
Stéphane Peu a déposé une proposition de loi, signée par de nombreux députés de la Nupes, mais aussi par le macroniste Sacha Houlié, président (Renaissance) de la commission des lois de l’Assemblée. Les députés Renaissance Guillaume Gouffier-Valente (Val-de-Marne) et Guillaume Vuilletet (Val-d’Oise) ont également soutenu ce texte, tout comme Bruno Millienne, élu MoDem des Yvelines.
Les élus les plus à gauche n’ont pas totalement renoncé à l’ouverture à la concurrence, qu’ils qualifiaient encore en début d’année de « privatisation ». Sous la pression des élus de Renaissance, ils ont proposé que la nouvelle échéance soit calée en 2028, et non en 2030 voire en 2035.