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Christian Eriksen, l’atout cœur du Danemark

Christian Eriksen, l’atout cœur du Danemark


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Christian Eriksen est un miraculé. Le meneur de jeu de la sélection danoise est de retour au plus haut niveau, après avoir frôlé la mort lors de l’Euro-2021. Au Qatar, le joueur, équipé d’un défibrillateur, va disputer sa troisième Coupe du monde et se dresse sur le chemin des Bleus. Portrait

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On le pensait perdu pour la pratique du football à très haut niveau, mais le milieu de terrain danois Christian Eriksen, qui avait été victime d’un arrêt cardiaque en plein match lors du dernier Euro, est bel et bien présent au Qatar pour y disputer, à 30 ans, sa troisième Coupe du monde (après 2010 et 2018).

Avant de défier la France, le 26 novembre, puis l’Australie le 30, sa sélection commencera la compétition mardi, face à la Tunisie.

« C’est très spécial de revenir au Mondial avec l’équipe nationale », a-t-il confié samedi en conférence de presse. Et Christian Eriksen revient de très loin.

« On a réussi à faire revenir Christian »

Le 12 juin 2021, chez lui à Copenhague, celui qui était alors considéré comme l’un des meilleurs meneurs de jeu européens et l’un des plus créatifs de la planète foot, s’était effondré lors du match Danemark-Finlande. Victime d’un grave malaise cardiaque, il a été sauvé par les gestes de premiers secours prodigués par ses coéquipiers, en particulier par son capitaine Simon Kjaer et le latéral Joakim Maehle, puis grâce à un massage cardiaque effectué sur le terrain.

Il avait ensuite été transporté dans un hôpital de Copenhague. « On a réussi à faire revenir Christian », avait alors confié Martin Boesen, le médecin de l’équipe du Danemark.

Autant dire qu’à l’époque, personne ne voyait le joueur, qui s’est fait implanter un défibrillateur pour prévenir le risque de mort subite, rejouer au football. Sauf peut-être Christian Eriksen en personne, qui, “deux jours” après son accident, a commencé à penser intérieurement à son retour sur les terrains.

Les tests effectués les semaines suivantes lui donnent raison. “Même avec un DAI (défibrillateur automatique implantable), il n’y a pas de limites, a-t-il raconté plus tard. Même avec cette maladie, il n’y a pas de limites. Vous pouvez courir un marathon, faire de la natation en eau profonde ou autre, cela dépend juste du diagnostic et de ce que vous ressentez à ce sujet. »

Sauf qu’en Italie, où l’international danois venait de remporter la Serie A avec l’Inter Milan, avant le début de l’Euro, le port d’un pacemaker constitue une contre-indication à l’activité sportive.

Après une série de tests médicaux en décembre 2021, Christian Eriksen a été autorisé à reprendre la compétition par les médecins. Il est alors aperçu sur les terrains d’entraînement du OB Odense, l’un de ses clubs formateurs au Danemark, où il est adulé.

En janvier, il effectue quelques séances d’entraînements avec les équipes jeunes de l’Ajax Amsterdam, le club néerlandais où il s’est révélé avant de faire les beaux jours de Tottenham (finaliste de la Ligue des champions en 2019). C’est finalement Brentford, promu en Premier League, qui ose le pari et lui offre un contrat de joueur professionnel.

Deux buts pour fêter son retour en sélection

Son retour progressif à la compétition à partir du 15 février est concluant (11 matches et un but en Premier League), au point qu’il est logiquement rappelé en équipe nationale au début du printemps. Titularisé à deux reprises, le 26 mars contre les Pays-Bas, et le 29 contre la Serbie, il marque un but lors de chaque match pour fêter son retour en sélection. 

Transféré cet été à Manchester United, Christian Eriksen a retrouvé un club de premier plan à la mesure de son talent (il a été élu joueur du mois de son équipe en septembre).

Mais depuis son retour à la compétition, il a un but très clair à atteindre, au-delà de la scène européenne. « Mon objectif est de jouer la Coupe du monde au Qatar, avait-il indiqué dans un entretien avec la télévision danoise en début d’année. Je veux jouer, cela a été mon état d’esprit depuis le début. C’est mon objectif, mon rêve. »

Samedi, il a même précisé devant la presse que l’une des premières conversations qu’il avait eue avec les médecins à Amsterdam concernait le Mondial. « C »était au sujet de mon but de jouer à la Coupe du monde si tout se passait bien. C’était mon rêve à l’époque », a-t-il précisé.

Plus de onze mois plus tard, le voici prêt à réaliser son rêve et à guider ses coéquipiers, demi-finalistes du dernier Euro.

« Avant ce qui lui est arrivé à l’Euro, j’avais dit qu’il était le cœur de notre équipe, a expliqué, lundi, le sélectionneur danois Kasper Hjulmand. Il l’est par ses prises de décisions, sa façon de gérer le rythme du match, de le contrôler par ses passes, son intelligence, sa vision… C’est super de l’avoir à nouveau avec nous. C’est un joueur fantastique et une personne encore meilleure. Il nous donne tellement », a-t-il ajouté.

Pour le sélectionneur adjoint Morten Wieghorst, le stratège danois est « une source d’inspiration » pour ses coéquipiers et pour tout le pays. « Je pense qu’il est encore meilleur qu’avant son accident, si c’est possible », a-t-il dit. 

Les adversaires du Danemark sont prévenus, la Danish Dynamite a retrouvé son maître à jouer et ses fameuses passes laser.

Les Bleus en savent déjà quelque chose, eux qui ont été dernièrement battus à deux reprises en Ligue des Nations, en juin à Saint-Denis, et en septembre à Copenhague, avec à chaque fois un Christian Eriksen titulaire et influent sur le tempo des matches tout au long des 90 minutes.

La Coupe du monde au Qatar au-delà du football :

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