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Chez Arquus, premier fournisseur de blindés de l’armée de terre, « on tourne au ralenti »

Chez Arquus, premier fournisseur de blindés de l’armée de terre, « on tourne au ralenti »


La présentation de la loi de programmation militaire (LPM) en conseil des ministres le 4 avril a eu des retentissements dans l’usine Arquus de Limoges. Bien que cette entreprise fabrique 90 % des véhicules de l’armée de terre française, elle est affectée par les coupes drastiques qui ont été décidées pour la masse des armées, notamment celle de l’armée de terre. La réduction de plusieurs centaines de commandes de blindés initialement prévues pour la période 2024-2030 a semé l’anxiété parmi les ingénieurs et techniciens qui travaillent à la production des moteurs, des châssis et des pièces électroniques. Un responsable explique : « Ça va être chaud ».

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Le gouvernement est confronté à l’explosion de l’inflation, qui devrait renchérir de 30 milliards d’euros la LPM d’ici 2030, mais il doit également poursuivre la modernisation de la dissuasion nucléaire, activité très coûteuse. Malgré l’expérience récente de la guerre en Ukraine, le choix a été fait de ne pas augmenter la masse des armées. Cette décision a été mûrement réfléchie, mais elle est source de préoccupation chez Arquus, car le projet de loi pourrait se traduire, comme l’espère l’Élysée, par une baisse de 20 % à 25 % sur les cibles d’équipement initialement prévues pour l’entreprise.

Ainsi, il était prévu qu’Arquus construise 1 872 blindés multirôles Griffon et 300 Jaguar. Le Jaguar, un blindé de reconnaissance et de combat, devait remplacer les vieux AMX-10 RC, envoyés en Ukraine. Finalement, l’État a décidé de limiter ses commandes à 200 Jaguar et 1 345 Griffon. Cette situation est particulièrement inconfortable pour Arquus, qui a déjà perdu le marché du Serval en 2018 face à Nexter et Texelis. Le Serval est le seul véhicule blindé de combat d’infanterie dont le parc augmente de manière importante dans la future LPM. L’objectif de 978 unités en 2030 a été rehaussé à 1 405, soit plus de 40 %.

Arquus peut compter sur le marché du canon Caesar, dont elle fabrique les châssis. Le nombre de Caesar français doit augmenter de 40 % d’ici à 2030, passant de 77 à 109. Toutefois, cette ambition était déjà tracée en 2019. En raison de la baisse des commandes, il existe un risque de modulation du temps de travail chez Arquus, ce qui soulève des inquiétudes concernant l’emploi. La LPM devrait être votée d’ici à juillet.

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