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Caroline Garcia est devenue lundi soir la deuxième Française de l’histoire, après Amélie Mauresmo en 2005, à remporter le Masters WTA. La Lyonnaise de 29 ans a battu la Biélorusse Aryna Sabalenka 7-6 (7/4), 6-4 à Fort Worth, au Texas.
Une fin en apothéose : Caroline Garcia a bouclé 2022, année de sa spectaculaire renaissance, avec un quatrième titre, le plus beau de sa carrière, au Masters WTA, lundi 7 novembre à Forth Worth, devenant la deuxième Française à réussir cet exploit après Amélie Mauresmo.
La Lyonnaise de 29 ans, qui a battu 7-6 (7/4), 6-4 en finale la Biélorusse Aryna Sabalenka (N°7) va finir la saison à la 4e place mondiale. Un classement qu’elle avait déjà atteint en 2018, avant de vivre quatre années difficiles, entre crise de confiance, tennis en perdition et soucis physiques récurrents, qui l’ont fait sombrer au 74e rang en toute fin d’année dernière.
Arrivée au Texas il y a dix jours, dans une relative incertitude, après le départ inattendu de l’entraîneur Bertrand Perret, « Caro » a trouvé les ressources mentales – et physiques, les jambes sont lourdes en cette fin d’année – pour s’adjuger le 11e titre de sa carrière, validant de plus belle son retour dans les cimes du tennis mondial.
« Il a fallu accepter la situation et me concentrer sur le moment présent. Mais je savais que mon jeu était là », avait-elle souligné après sa victoire en demi-finale contre la Grecque Maria Sakkari, déterminée à ne conserver que le meilleur de cette collaboration fructueuse avec Perret. Elle y est brillamment parvenue.
Impériale au service
En devenant son coach il y a onze mois à peine, succédant à son père Louis-Paul qui avait occupé cette fonction pendant dix ans, Perret s’est attaché à conforter « Caro » dans son identité de jeu offensif, en la poussant à jouer plus encore vers l’avant, à attaquer plus tôt la balle, à se positionner à l’intérieur du court au retour et à attaquer le filet sans peur.
Autant de facteurs-clés de sa réussite à partir du second semestre, dans le sillage d’une victoire en double à Roland-Garros avec Kristina Mladenovic, leur deuxième après 2016. Des titres à Bad Homburg, à Varsovie et à Cincinnati ont suivi lors d’un été flamboyant conclu par une demi-finale à l’US Open.
Face à Sabalenka, qui espérait elle aussi décrocher un 11e titre à 24 ans, après sa performance de taille en demi-finale aux dépens de la N°1 mondiale Iga Swiatek, Garcia a été d’une solidité désarmante, au service notamment, ne laissant pas la moindre occasion de breaker à sa rivale.
Une bataille dépassant rarement quatre coups par échange s’est engagée, les deux joueuses conservant leur mise en jeu avec autorité. La décision s’est faite durant le jeu décisif : si la Française a continué à exceller sur son service (68 % de premières balles passées) avec un 10e ace, Sabalenka a fini par craquer en commettant deux doubles fautes, dont celle qui a offert la manche à sa rivale.
Sur quoi, la Biélorusse est allée quelques minutes au vestiaire. Ce qui ne l’a pas empêchée de se faire breaker d’entrée de seconde manche (2-0), sur la toute première opportunité de la Française. Ce sera la seule fois du match.
En apesanteur
Car Garcia est restée intraitable sur son engagement, même quand Sabalenka, de plus en plus frustrée – la raquette plusieurs fois jetée au sol en a fait les frais – a lâché ses coups. Pour mener 5-3, elle a notamment su sortir un ace bienvenu, le seul de ce set. Ses 11 du soir font au total 394 cette année, elle aura été la plus prolifique cette saison sur le circuit.
Garcia qui fut à deux points d’une élimination dès la phase de groupe, lors de son match finalement gagné contre la Russe Daria Kasatkina (N°8), n’allait pas plus craquer cette fois. Au dernier changement, elle s’est relaxée, parlé à elle-même, a respiré longuement les yeux fermés.
Sur sa deuxième balle de match, la bonne, elle s’est écroulée de joie, mains sur le visage, avant d’aller embrasser les siens. Presque en apesanteur.
Troisième Tricolore à atteindre ce stade de la prestigieuse épreuve, elle peut surtout se targuer de rejoindre au palmarès Amélie Mauresmo, qui avait triomphé aux dépens de Mary Pierce 17 ans plus tôt, lors d’une finale 100 % tricolore d’un autre temps.
Trois mois plus tard, dans une euphorie toujours pas retombée, elle s’offrait l’Open d’Australie. Et si « Caro » suivait cet exemple pour apporter à la France un premier sacre Majeur depuis celui de Marion Bartoli à Wimbledon en 2013 ?
Avec AFP