Dans l’univers du Canadien, une année ressemble parfois à une décennie. Il y a un an, Marc Bergevin et Geoff Molson participaient à la traditionnelle photo d’équipe dans un contexte de grande tension.
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Le 19 octobre 2021, l’article du collègue Marc de Foy s’intitulait : C’est en train de tourner au cirque.
Il faut reculer un peu dans le temps. Le CH connaissait un début de saison difficile avec aucune victoire à ses trois premiers matchs. Il n’y avait pas juste sur la glace qu’il y avait du mécontentement. Au septième étage également.
Bergevin, malgré une présence en finale de la Coupe Stanley, n’avait pas paraphé de prolongation de contrat avec l’équipe. Et Molson, le propriétaire, ne parlait pratiquement pas publiquement.
Dans son article de l’an dernier, De Foy écrivait que Bergevin était là pour la photo, mais de corps seulement. Le directeur général n’avait pas interagi avec son propriétaire et ses joueurs.
On connaît la suite. Il y a eu un énorme coup de balai au sein des hommes de hockey du Tricolore l’an dernier. Scott Mellanby, Bergevin, Trevor Timmins et Dominique Ducharme ont tous fini par perdre leur emploi. Le CH a connu la pire campagne de son histoire en terminant au 32e et dernier rang du classement général avec 55 points (22-49-11).
Un contexte différent
On revient maintenant dans le présent. Au lendemain de cette victoire de 6 à 2 contre les Coyotes de l’Arizona, le CH a organisé sa première de deux photos annuelles de l’équipe.
Et il n’y avait aucune tension dans l’air. Juraj Slafkovsky et Kaiden Guhle montraient leurs belles dents, David Savard et Josh Anderson s’amusaient à taquiner leur voisin un peu plus petit, Cole Caufield, et Nick Suzuki occupait le centre du portrait dans son rôle de capitaine.
Kent Hughes, en mission de recrutement, n’y était pas. Mais on trouvera une place pour le DG sur la photo par la magie de la technologie. Il n’y avait aucun scandale lié à son absence. France Margaret Bélanger, la présidente sports et divertissement, a également écrit une page d’histoire en devenant la première femme à obtenir une place pour la photo officielle du CH en tant que membre du comité exécutif hockey.
Bon départ
Après cinq rencontres, le Tricolore a un dossier de trois victoires et deux revers. Martin St-Louis a trouvé la bonne recette pour allumer ses joueurs après un camp durant lequel le club n’avait signé aucun gain en huit rencontres (0-6-2).
« Hum, je ne sais pas si je pouvais m’attendre à un tel début, a dit St-Louis. Mais je ne dirais pas que je suis surpris. On était zéro en huit au camp, mais j’aimais notre façon de jouer. Pour moi, c’était rassurant. On jouait très rarement un match avec une meilleure formation que l’autre équipe lors du camp. Il y avait plusieurs jeunes au sein de notre formation et on cherchait à implanter de nouvelles choses. On ne se concentrait pas juste sur les résultats. J’aimais le progrès de l’équipe, pas juste individuellement, mais collectivement aussi. »
S’il est heureux du début de saison de sa jeune formation, l’entraîneur-chef a aussi rappelé que l’adrénaline finira par retomber et qu’on reviendra à une forme de normalité dans un long calendrier de 82 matchs.
Pas toujours comme dans Rocky 4
Questionnée à savoir s’il pouvait maintenir cette intensité sur une longue période, l’ancienne gloire du Lightning de Tampa Bay a fait une référence cinématographique.
« Des fois, ce n’est pas l’entraîneur qui est responsable de motiver les gars au jour le jour, a-t-il rappelé. L’entraîneur ne rentrera pas avant chaque match avec un discours de Rocky 4. Ça ne se passe pas comme ça. Oui, l’entraîneur doit parfois inspirer ses joueurs. Mais on doit aussi prendre des décisions en groupe. Il y a parfois des événements pendant un match qui vont souder les joueurs. On parle de choses qui arrivent organiquement. Si tu cherches à inspirer tes joueurs avant tous les matchs, tu finis par perdre de ton impact. »