Le débat sur la limitation de la vitesse sur les autoroutes amène beaucoup de questions, notamment sur son impact sur les émissions de gaz à effet de serre. Dans l’infolettre « Chaleur humaine », le journaliste Nabil Wakim répond à une question d’un internaute sur la baisse de la vitesse maximale sur les autoroutes d’environ 130 km/h à 110 km/h.
Il est indéniable que la baisse de la vitesse des véhicules sur les autoroutes aurait un effet bénéfique sur l’environnement en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. D’après les calculs des experts, cette mesure permettrait une baisse de la consommation d’essence entre 20% et 30% sur ces tronçons, économisant entre 1,45 et 2,6 millions de tonnes de CO₂, soit environ 3% des émissions des voitures individuelles.
En effet, diminuer la vitesse des véhicules sur les autoroutes permettrait de réduire la consommation de carburant et donc d’abaisser les émissions de gaz à effet de serre. L’Agence de la transition énergétique (ADEME) explique que réduire de 10 km/h sa vitesse sur autoroute permet d’économiser jusqu’à 5 litres de carburant, soit environ 12 kilos de CO₂ sur 500 km, et une économie de 7 euros.
Cependant, cette mesure ne serait pas sans conséquence pour les conducteurs. En effet, la limitation de la vitesse entraînerait un allongement du temps de trajet, ce qui pourrait pousser certains ménages à utiliser des modes de transport alternatifs tels que le train. De plus, une baisse de la vitesse sur autoroute pourrait entraîner une baisse de la vitesse moyenne, et donc une diminution de l’utilisation des véhicules sur autoroute.
L’estimation du bénéfice de cette mesure dépend de nombreux facteurs tels que la durée moyenne des trajets, la vitesse moyenne sur les autoroutes et l’évolution des comportements des conducteurs. Pour illustrer ce point, Aurélien Bigo, chercheur spécialiste des transports, souligne qu’une diminution de la vitesse maximale sur les autoroutes de 20 km/h n’impliquera pas nécessairement un ralentissement de 20 km/h dans tous les trajets.
En tout cas, la mesure de la limitation de la vitesse sur les autoroutes a été retenue par la convention citoyenne pour le climat, mais a été refusée par Emmanuel Macron. Cette mesure soulève des questions relatives à sa faisabilité, notamment en termes de respect de la liberté de circulation et de l’acceptabilité sociale, ainsi que des alternatives efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
