Les treize organisations de salariés et de défense de la jeunesse, rassemblées en intersyndicale, continuent leur mobilisation contre la réforme des retraites, malgré la lassitude. À l’issue de leur onzième journée nationale d’action, ils ont, une nouvelle fois, appelé la population à protester dans la rue. Cette nouvelle manifestation aura lieu le 13 avril, juste avant que le Conseil constitutionnel ne statue sur la loi qui fixe à 64 ans l’âge d’ouverture des droits à la pension. Les opposants au texte attendent avec impatience cette décision.
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Jeudi, selon le ministère de l’intérieur, environ 570 000 personnes ont manifesté à travers la France, tandis que les syndicats estiment que près de 2 millions de personnes ont participé à des grèves et à des manifestations. Les chiffres sont en baisse par rapport aux deux précédentes mobilisations des 23 et 28 mars et très inférieurs au pic atteint le 7 mars (1,28 million selon la police, plus de 3 millions selon les organisateurs).
Bien que la contestation s’essouffle dans l’espace public, les représentants de l’intersyndicale n’ont pas eu l’air de s’en inquiéter lors de la conférence de presse qu’ils ont donnée jeudi soir. « Qui a connu un mouvement social de cette ampleur? Qui dure aussi longtemps? Qui attire autant de monde? Avec une population qui soutient toujours de manière aussi forte? », a interrogé Patricia Drevon, secrétaire confédérale de FO, soulignant le caractère inédit du conflit en cours.
La lutte continue sur le terrain
Sur le terrain, la lutte se poursuit, avec des arrêts de travail, en particulier dans les raffineries, qui ont des conséquences sur l’approvisionnement en carburant des stations-service. Thomas Vacheron, membre de la direction confédérale de la CGT, a déclaré : « Cela est peu médiatisé, mais les automobilistes le perçoivent au quotidien ». M. Vacheron a également annoncé que les éboueurs engageront à nouveau une grève « reconductible » à partir du 13 avril, la date retenue pour une douzième journée de mobilisation interprofessionnelle en près de trois mois de conflit.
Les treize organisations espèrent une participation plus importante ce jour-là, juste avant la décision du Conseil constitutionnel. Le but n’est pas « de faire pression » sur les juges de la rue de Montpensier, à Paris, a souligné Marylise Léon, deuxième secrétaire générale de la CFDT. « On s’en remet à eux et on a des arguments à faire valoir », a-t-elle ajouté, faisant allusion aux « contributions juridiques » produites par plusieurs confédérations pour montrer que la loi sur les retraites viole la Constitution.
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