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Deux jours après les sanglantes manifestations au Tchad, autorités et opposition se renvoient la responsabilité des violences dans la capitale et certaines villes du pays, qui ont fait une « cinquantaine » de morts et « plus de 300 blessés » selon un dernier bilan des autorités.
La tension était partiellement retombée vendredi au Tchad au lendemain d’une journée de violence inédite lors de manifestations anti-pouvoir qui ont fait une cinquantaine de morts à travers le pays,
Plusieurs manifestations, parmi les plus meurtrières de l’histoire du Tchad, se sont déroulées dans différentes villes jeudi, notamment à N’Djamena la capitale et à Moundou (Sud), la deuxième ville du pays. Elles ont fait « une cinquantaine » de morts et « plus de 300 » blessés, selon le Premier ministre Saleh Kebzabo, qui a décrété un couvre-feu de « 18 h à 6 h du matin » à N’Djamena, Moundou et dans deux autres villes jusqu’au « rétablissement total de l’ordre ». L’opposition estime le bilan beaucoup plus élevé que les chiffres officiels.
Le Premier ministre a également annoncé la suspension de « toute activité publique des partis politiques et organisations de la société civile », qui sont suspendues pour trois mois.
Les manifestants contestaient la récente extension de la période de transition politique et le maintien de Mahamat Idriss Déby Itno à la tête de l’État.
Les autorités pointent du doigt l’un des leaders de l’opposition : Succès Masra, bête noire des autorités tchadiennes. Le chef du parti d’opposition « Les Transformateurs » n’a pas pris part au dialogue national qu’il jugeait non transparent.
Samedi, à Paris, des membres de la diaspora tchadienne ont rendu hommage aux victimes. Présent au rassemblement, le parti « Les Transformateurs » renvoie la responsabilité des violences vers les autorités de N’djamena.