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Succès Masra, le président du parti d’opposition tchadien Les Transformateurs a accordé un entretien à France 24 depuis Washington. C’est la première fois qu’il s’exprime depuis sa fuite du Tchad à la suite des évènements tragiques du 20 octobre dernier. Ce jour-là, des manifestations contre la prolongation du régime de transition avait fait entre 50 et 200 morts. Le pouvoir a affirmé qu’il s’agissait d’une tentative d’insurrection, ourdie notamment par Succès Masra.
Depuis Washington où il s’est exilé, Succès Masra, président du parti d’opposition Les Transformateurs, espère pouvoir convaincre les chefs d’État de l’ONU, mais aussi de l’Union Européenne, de réagir à la situation politique au Tchad. Il a pris la fuite suite aux manifestations du 20 Octobre dernier pour contester la décision de la junte de prolonger le régime de transition au Tchad, et de permettre à son chef, Mahamat Idriss Déby, de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Entre 50 et 200 morts sont à déplorer, de nombreux blessés et emprisonnés.
Le fils de l’ancien président Idriss Déby et la junte ont alors accusé Succès Masra d’être à l’origine de ses manifestations, car on lui avait refusé le poste de Premier ministre. Il s’enfuit donc vers le Cameroun, avant de rejoindre Washington, où il plaide la cause du Tchad auprès des Nations unies. Pour lui, « personne ne peut croire aux mensonges des généraux avec à leur tête Déby junior, qui a menti au monde entier (…) et au peuple tchadien ». Il veut défendre le droit de son peuple à l’autodétermination.
Pour autant, Succès Masra affirme que « Déby junior » avait déjà prévu de lui demander d’être son Premier ministre en juin dernier, mais à condition d’accepter une succession dynastique dans le pays, ce que l’opposant à refuser. Selon lui, certaines personnes tuées viennent du sud du pays et sont chrétiens : Mahamat Idriss Déby voudrait provoquer une guerre civile, pour mieux dominer le pays.
