DRUMMONDVILLE | Les conservateurs ont cherché à panser leurs plaies lors de l’autopsie d’une campagne au terme de laquelle ils n’ont fait élire aucun député. Après la rencontre, le chef, Éric Duhaime, a assuré qu’il y aura des changements au cours des prochains mois.
• À lire aussi: PCQ: Duhaime demandera l’équivalent d’un salaire de député
• À lire aussi: Conseil des ministres: déçu, Youri Chassin sort du silence
• À lire aussi: Un militant bénévole réclame 40 000$ au PCQ pour des conseils stratégiques
Les conservateurs étaient réunis samedi après-midi dans un hôtel de Drummondville pour faire l’autopsie de la campagne électorale, sur un fond de tensions internes et de déception.
«On a fait ce qu’on pouvait avec ce qu’on avait», a résumé Éric Duhaime après la rencontre. Le chef conservateur dit avoir pris acte des constats faits par ses candidats, et il a assuré qu’il «y aura des changements»… mais pas sur la question du nationalisme, qui a été le noyau d’un conflit entre les diverses franges du PCQ au cours de la semaine.
D’un côté, des membres du partis ont reproché à Éric Duhaime d’avoir consacré trop de temps et d’énergie dans des circonscriptions anglophones de Montréal. De l’autre, plusieurs ont témoigné de leur inquiétude que le parti ne prenne des positions anti-immigration si l’entourage du chef demeure le même.
Samedi, Éric Duhaime a lancé à ses troupes un appel à l’unité. «On ne règle pas les problèmes dans un parti politique en pissant dans les oreilles d’un journaliste», a-t-il dit, avant de remarquer qu’il «y a des enjeux pour lesquels il faut arrêter de se diviser en tant que Québécois. Être nationaliste, c’est savoir unir les Québécois».
Bilan mitigé
De l’avis de plusieurs candidats, la grogne au sein du parti s’explique par les attentes élevées qui ont été déçues au contact de la réalité.
«Il y avait de grandes attentes, et il y a un petit peu de déception», a dit laconiquement la présidente du parti et candidate défaite dans Jean-Lesage, Denise Peters.
Avant la rencontre, le candidat défait dans La Peltrie, Stéphane Lachance, a exprimé que «bien des choses» se sont mal passées selon lui dans la campagne conservatrice à Québec, sans toutefois préciser ce qu’il entendait par-là.
Par après, M. Lachance a confié avoir exprimé ses doutes quant à certains «enjeux organisationnels et de communication» pendant la campagne, mais il s’est dit confiant que le parti allait trouver des solutions au cours des prochaines années.
Finances
Malgré ces dissensions internes, le PCQ est en meilleure santé financière que jamais. Ayant récolté 530 786 votes au dernier scrutin, le parti recevra 1 390 659$ chaque année pour les quatre prochaines années, comme un vote représente actuellement 2,62$ par an, par électeur. À noter que ce montant est indexé chaque année.
Au cours du mandat, le PCQ récoltera en conséquence au moins 5,5 M$ en financement du directeur général des élections du Québec (DGEQ) pour chaque vote obtenu.
«Il y a des gens qui vont se bonifier et qui vont bonifier notre structure, parce qu’on a maintenant des budgets pour pouvoir même avoir des employés permanents, ce qu’on n’avait pas. On aura aussi du temps pour visiter chacune des circonscriptions», a souligné Éric Duhaime.
Le chef conservateur a d’ailleurs annoncé qu’il entreprendra dès la semaine prochaine une tournée des régions.
Ce qu’ils ont dit
«Moi je suis plus personnellement de droite économique. En tant que fils d’immigrant, l’aspect plus de droite nationale identitaire ça vient moins me chercher. Ça c’est mon opinion. Il y a d’autres gens qui sont plus nationalistes. Le débat est ouvert», a dit Karim Elayoubi, candidat défait du PCQ dans Argenteuil.
«Les gens qui parlent dans les journaux, ce ne sont pas toujours des gens qui sont pour l’intérêt du parti. Je pense que ceux qui sont là pour l’intérêt du parti et qui sont là pour les quatre prochaines années n’iront pas dans les journaux pour régler ces problèmes-là», a déclaré le candidat défait du PCQ dans Vanier-Les Rivières, Donald Gagnon.
«Bien des choses», a pesté Stéphane Lachance en répondant à la question de savoir ce qu’il s’est mal passé dans la campagne conservatrice à Québec.
«Quatre ans c’est long dans une vie, donc je ne peux pas dire où je serai dans quatre ans. Mais certainement que je vais rester très près de la politique, et certainement que je suis une conservatrice fiscale et que je me retrouve dans le discours de l’économie de droite», a dit Jacinthe-Eve Arel, candidate défaite dans Portneuf, en réponse à la question de savoir si elle sera encore dans les rangs du PCQ à la prochaine élection.