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au Nigeria, les étudiants désemparés face à la grève des universités

au Nigeria, les étudiants désemparés face à la grève des universités


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Courage, étudiante en français, sur le campus de l’Université de Lagos, en septembre 2022.

Si tout s’était déroulé comme prévu, Rukkaya, 24 ans, aurait dû terminer ses études de finance en septembre et devenir « la première fille diplômée de [sa] famille », le grand rêve de ses parents. Mais la pandémie de Covid-19 et les grèves à répétition ont mis à mal les ambitions de la jeune Nigériane, inscrite à l’Université de Lagos (Unilag) depuis fin 2018. Ces deux dernières années, Rukkaya n’a pas eu beaucoup l’occasion de se rendre sur l’immense campus verdoyant situé dans le quartier animé de Yaba, en plein cœur de la mégapole nigériane.

En 2020, le confinement imposé par la crise sanitaire s’est doublé d’une grève des enseignants qui a paralysé l’université publique de mars à décembre. Un an et deux mois plus tard, le 14 février 2022, un nouveau mouvement de grève a été lancé, toujours à l’initiative de l’Academic Staff Union of Universities (ASUU), le principal syndicat des enseignants de l’enseignement supérieur, fondé en 1978.

Lire aussi : Au Nigeria, les étudiants abandonnés face à une grève illimitée des professeurs

Les revendications portent, encore une fois, sur l’augmentation des salaires, les financements de l’université et l’amélioration des installations. Toutes les universités fédérales sont concernées, celles-ci accueillant la majorité des étudiants nigérians. Les établissements supérieurs privés et les facultés gérées au niveau régional continuent, eux, de fonctionner.

« Je vais obtenir mon diplôme avec au moins deux ans de retard, si ce n’est plus !, s’inquiète Rukkaya. Qui voudra m’embaucher après ça ? » Selon elle, certains employeurs imposent une limite d’âge pour leur recrutement, disqualifiant de nombreux étudiants issus des universités gérées par le gouvernement fédéral.

« Plus personne n’est motivé »

« Le nombre de journées perdues à cause de ces grèves est ahurissant », souligne Jibrin Ibrahim, chercheur au Centre pour la démocratie et le développement, à Abuja, dans une tribune publiée par le journal en ligne Premium Times. Chaque année ou presque depuis 1999, les universités fédérales ont été paralysées pendant quelques semaines ou plusieurs mois, rappelle-t-il, comme en 2009 (quatre mois), 2010 (cinq mois), 2018 (trois mois) ou 2020 (neuf mois).

L’issue de ces bras de fer est toujours la même, selon Jibrin Ibrahim. Chaque mouvement « se termine par un accord dans lequel le gouvernement s’engage à fournir d’importantes ressources financières supplémentaires aux universités, mais il ne verse jamais l’intégralité de ce qu’il a promis », décrit le chercheur, lui-même ancien cadre de l’ASUU : « Le résultat, c’est de la colère, des grèves d’avertissement et généralement l’organisation de très longues grèves, tous les deux ans environ. »

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