# LA JUNTE SOURDE AUX PRESSIONS AMÉRICAINES AU NIGER
Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, la junte militaire au Niger reste inflexible face aux pressions des diplomates occidentaux et ouest-africains. Lors de la visite d’une importante délégation américaine à Niamey du 12 au 14 mars, les tentatives de négociation pour le retour à l’ordre constitutionnel et le maintien des partenariats ont été vaines. La junte refuse toujours de libérer l’ancien président Mohamed Bazoum et sa femme, retenus au palais présidentiel.
## DES CONDITIONS STRICTES
La secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Molly Phee, accompagnée de hauts responsables américains, a tenté de dialoguer avec la junte nigérienne pour rétablir la démocratie et assurer le futur partenariat en matière de sécurité et de développement entre les États-Unis et le Niger. Cependant, les discussions ont buté sur une condition particulière : la non-proximité des soldats américains avec les Russes présents dans le pays.
### UNE FIN DE NON-RECEVOIR
Malgré les efforts de la délégation américaine pour relancer la coopération militaire suspendue, la junte nigérienne a opposé une fin de non-recevoir. Cela a suscité des interrogations sur le maintien de la présence américaine, notamment à la base d’Agadez, essentielle pour les opérations au Sahel et au Sahara. L’expiration de l’accord autorisant cette base en 2024 crée une urgence pour les États-Unis.
## UN PARTENARIAT AVEC LA RUSSIE
Parallèlement, le régime nigérien se rapproche de la Russie, renforçant la coopération militaire avec l’objectif d’accroître l’aptitude au combat de ses forces armées. Un protocole d’accord de défense a été signé, suscitant des spéculations sur un éventuel déploiement de paramilitaires russes au Niger. Cette nouvelle orientation inquiète les chancelleries occidentales.
### LE JEU DE LA JUNTE
Malgré les pressions internationales, la junte nigérienne demeure maîtresse du jeu, refusant de se plier aux injonctions extérieures. Son objectif est de montrer son indépendance et son refus d’obéir à des pressions, comme en témoigne sa décision de quitter la Cédéao en janvier, aux côtés du Mali et du Burkina Faso.
Pour plus d’informations sur le sujet, consultez les articles suivants :
– [Antony Blinken en tournée en Afrique pour tenter d’adapter la stratégie des Etats-Unis](https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/01/23/antony-blinken-en-tournee-en-afrique-pour-tenter-d-adapter-la-strategie-des-etats-unis_6212553_3212.html)
– [Du Niger à la Guinée, l’échec des sanctions de la Cedeao contre les putschistes](https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/02/27/du-niger-a-la-guinee-l-echec-des-sanctions-de-la-cedeao-contre-les-putschistes_6218838_3212.html)
– [African Initiative, le nouveau réseau de propagande russe en Afrique après le démantèlement de Wagner](https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/03/07/african-initiative-la-nouvelle-tete-de-pont-de-la-propagande-russe-en-afrique_6220609_3212.html)
– [L’armée française restera au Tchad, affirme Jean-Marie Bockel, envoyé spécial d’Emmanuel Macron en Afrique](https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/03/07/l-armee-francaise-restera-au-tchad-affirme-jean-marie-bockel-envoye-special-d-emmanuel-macron-en-afrique_6220751_3212.html)