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Analyses du lac LémanPas de pic de pollution cette année pendant le Montreux Jazz
Contrairement aux années précédentes, le laboratoire Hackuarium n’a pas constaté un taux de bactéries fécales alarmant en juillet dernier. Les analyses devraient être reconduites l’an prochain.
En 2016 et 2017, le laboratoire Hackuarium, basé à Ecublens (VD), avait découvert que pendant l’estival Montreux Jazz, le taux de bactéries fécales dans la baie montreusienne était quatre fois plus élevé que d’ordinaire. Ces pics de pollution liés aux eaux usées dépassaient les normes fédérales. Cet été, le festival a participé aux analyses, qui ont été menées sur huit semaines, entre juin et août. Et les résultats ont déjoué les attentes.
«Bien qu’il s’agisse de résultats préliminaires, les données sont surprenantes. Avant le Jazz, on a compté en moyenne 60 bactéries fécales pour 100 millilitres (ml) d’eau récréative, tandis qu’elles étaient au nombre de 25 pendant et après la manifestation», rapporte la biologiste Rachel Aronoff. Pour rappel, la norme suisse tolère un maximum de 100 bactéries pour 100 ml d’eau. Elles étaient 160 lors de la manifestation en 2016.
Des interrogations
Le laboratoire ignore comment expliquer «ces résultats, bien différents des autres années». «Peut-être l’absence de pluie entre le 6 et le 18 juillet a-t-elle joué un rôle… Il n’y a pas eu débordement des égouts», suppose celle qui est aussi présidente de l’association Hackuarium. «À moins que le traitement des eaux usées de la région ait été subitement amélioré…», glisse, à son tour, Maurice Cosandey, membre du laboratoire.
De son côté, le Montreux Jazz, qui accueille chaque année entre 230’000 et 250’000 visiteurs, assure avoir «toujours été raccordé proprement au réseau des canalisations de la commune, sans constater de problème». «Ces résultats sont réjouissants, mais on garde à l’esprit ceux des années précédentes», déclare Kevin Donner, porte-parole de la manifestation. Le festival se dit prêt à poursuivre l’étude: «Si fuite il y a, on veut savoir d’où ça vient et corriger le problème.»
Ils se renvoyaient la balle
«La surveillance de la qualité des rejets de la STEP de Montreux, effectuée chaque mois, n’indique pas de surcharges pendant la durée de l’événement», déclarait en avril la Direction générale de l’environnement (DGE). «Cette zone n’étant pas un secteur de baignade, elle ne fait pas l’objet d’analyses du Service intercommunal de gestion», répondait, à son tour, le président du SIGE et municipal montreusien, Caleb Walther.
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