Une mère de Magog, dont l’ex-conjoint à peine sorti de prison aurait incendié son appartement et sa voiture, se retrouve maintenant devant rien et déplore le manque de ressources pour les victimes.
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« J’ai tout perdu », lance d’entrée de jeu Annie Dostie, en entrevue avec Le Journal un mois après le drame.
Le 16 octobre dernier, la mère de deux adolescents a vu la fumée se propager dans son appartement, alors qu’elle venait à peine d’y entrer pour aller aux toilettes.
« J’ai juste eu le temps de relever mes pantalons, courir et sortir nu-pied », relate la femme de 41 ans.
Personne n’a été blessé dans l’incendie qui a pris naissance dans sa chambre, mais les dommages à l’édifice sont considérables. Elle ne pourra donc pas réintégrer ce logement.
« En plus, mon auto a brûlé avec l’incendie. Quand tu perds tout et que tu n’es pas assurée, c’est dur », affirme Mme Dostie.
Elle a été prise en charge par la Croix-Rouge, qui lui a offert 500 $ pour l’aider à très court terme. Elle a offert ce montant à ses jumeaux de 14 ans, afin qu’ils puissent s’acheter quelques vêtements.
Rien de récupérable
« C’est tout plein de suie. Il n’y a pas grand-chose de récupérable. J’en ai tellement lavé que mes ongles sont noirs », explique la résidente de Magog, en Estrie.
Depuis, Mme Dostie n’a reçu aucun montant supplémentaire pour l’aider à se relocaliser, trouver une nouvelle voiture ou de nouveaux vêtements, notamment.
Elle habite actuellement chez un ami.
« Il n’y a pas d’aide pantoute, tu n’es pas épaulée. C’est triste que le monde ne m’aide pas plus que ça », se désole-t-elle.
Une demande a été formulée à l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC). Celle-ci est toutefois toujours en traitement.
Nicolas Collin, son ex-copain, a été accusé d’incendie criminel cinq jours après les faits.
Mais même après l’incendie, l’homme ne se serait pas arrêté là.
Roues déboulonnées
Avant que la police puisse lui passer les menottes, il aurait rôdé plusieurs fois par jour devant le domicile de l’amie qui l’hébergeait alors et aurait même dévissé les boulons des roues de sa voiture.
« Je me suis arrêtée au dépanneur. J’étais certaine que j’allais perdre une roue, ça sonnait bizarre », affirme-t-elle.
« Jamais je n’aurais pensé qu’il aurait pu faire ça. C’est insensé », soupire-t-elle.
Des accusations de harcèlement criminel et de méfait sur le véhicule d’Annie Dostie ont donc aussi été déposées contre le résident de Magog.
La mère à la maison avait rencontré Nicolas Collin dans un bar cet été. Ils s’étaient alors mis à se parler sur internet, puis à se fréquenter.
Mais quelques semaines plus tard, au début septembre, il a été reconnu coupable de méfait contre Annie Dostie.
« Il avait lancé les airs climatisés dans mon appartement et tous mes pots de fleurs : j’avais des tomates, des piments, un citronnier… », se souvient la victime.
Sorti en septembre
Quand l’accusé est sorti de prison à la fin septembre, il a tenté de reprendre contact avec Mme Dostie, ce qu’elle a refusé.
« Il était fâché parce que je ne voulais pas retourner avec lui. D’après moi, ce serait à cause de ça qu’il a [allumé l’incendie] », estime-t-elle.
- L’homme de 32 ans est actuellement détenu. Il doit revenir au palais de justice de Sherbrooke le 30 novembre pour la suite de son enquête sur remise en liberté.