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L’équipe de France, championne du monde en titre, entre en lice mardi face à l’Australie dans le Mondial-2022. Malgré l’accumulation des forfaits de dernière minute et des contreperformances ces derniers mois, le sélectionneur Didier Deschamps et son capitaine ont refusé de céder aux doutes lors de la conférence de presse d’avant-match.
« On sera là », a promis Didier Deschamps. Alors que la cascade de blessures qui accablent les Bleus depuis quelques mois a trouvé son point d’orgue avec celle du Ballon d’or 2022, Karim Benzema, le sélectionneur des Bleus est apparu concentré et sûr de ses forces lundi 21 novembre, à la veille de l’entrée en lice de l’équipe de France face à l’Australie pour le Mondial-2022.
« Le premier match d’une compétition est toujours important. En étant tenant du titre, il y a forcément plus d’attente« , explique Hugo Lloris
Pourtant, les circonstances et surtout une étrange statistique pourraient leur donner des frissons dans le dos. Dans la Coupe du monde qui avait suivi le premier sacre à domicile [en 1998], les Bleus avaient en effet lancé une triste mode : celle du champion sortant éliminé au premier tour. En effet depuis 2002, l’Italie (champion 2006), l’Espagne (champion 2010), l’Allemagne (champion 2014) ont tous connu le malheur de l’élimination précoce. Seul le Brésil (champion 2002) y a échappé.
Pourtant, cette série ne préoccupe guère Deschamps : « Il ne faut pas penser aux statistiques ni aux analyses, mais à la vérité sur le terrain », a assuré Didier Deschamps. « Mon groupe n’a pas d’appréhension, il a hâte. Ce premier match n’est pas décisif, mais il est important. »
Les résultats récents de son équipe inciteraient pourtant à la nervosité. Depuis le titre de 2018, le technicien a traversé des mauvaises passes, à commencer par l’Euro en 2021, achevé en huitièmes de finale sur un invraisemblable scénario avec une remontada suisse (3-3 (4-5 Tab)).
Ses Bleus ont su se relever trois mois et demi plus tard en renversant la Belgique (3 à 2) et l’Espagne (2 à 1), deux cadors, pour remporter la Ligue des nations. Mais les soucis ont repris de plus belle dans cette même compétition, avec une campagne 2022 ratée dans les grandes largeurs : une seule victoire, deux nuls et trois défaites, dont deux contre les Danois qu’ils affronteront samedi à Doha. La dynamique est clairement mauvaise pour les Français, à la belle mécanique enrayée par des choix tactiques non payants.
Un manque d’expérience chez les Bleus?
Sans se départir de sa bonne humeur, le sélectionneur natif de Bayonne a tenté de faire taire toutes les inquiétudes, notamment sur le manque d’expérience de son ossature qui, ces derniers mois, a perdu sa doublette magique de milieux N’Golo Kanté et Paul Pogba, ainsi que la moitié de sa charnière centrale défensive, Presnel Kimpembe, et son attaquant de pointe, Karim Benzema.
Didier Deschamps a mis fin au feuilleton qui concerne Raphael Varane, éloigné des terrains depuis le 22 octobre en raison d’une blessure à la cuisse. Alors que le suspense continuait à planer, il a assuré qu’il était « apte et disponible » pour le match contre l’Australie. Mais, lors de l’entraînement du soir, le défenseur central de Manchester United n’a pas fait partie de la mise en place tactique et devrait donc en toute logique débuter sur le banc pour le premier match.
Cependant, le retour de Varane pour la suite de la compétition devrait ramener un peu d’expérience et de sérénité dans une équipe de France privée de ses leaders. « Le forfait de Karim [Benzema] est un vrai coup dur à cause de ce qu’il représente, notamment pour les plus jeunes de l’équipe », a reconnu le capitaine Hugo Lloris.
« On a pas mal de jeunes, c’est vrai, mais ils ont le talent. S’ils sont là, c’est qu’ils ont toute la confiance du sélectionneur », a assuré le gardien français.
Didier Deschamps ne compte pas demander à des joueurs comme Antoine Griezmann, plus discret en dehors des terrains, de forcer sa nature pour prendre des responsabilités et encadrer la jeune génération : « Être un leader dans un vestiaire ne se décrète pas du jour au lendemain », a-t-il expliqué. « Ça se construit en des années. »
Et de prendre l’exemple de Kylian Mbappé : » Mbappé est jeune. Il est forcément moins jeune qu’en Russie et il a mûri et progressé. Cependant, il n’a pas plus de responsabilité en interne. »
L’Australie, un adversaire connu
Avec sa dérision habituelle, Didier Deschamps a gentiment tancé les journalistes qui s’inquiètaient de l’équipe de France sans poser de questions sur le futur adversaire australien.
Une Australie que l’équipe de France connaît bien puisqu’elle l’avait déjà affrontée lors de son entrée en lice en 2018, avec la suite heureuse au Mondial qu’on sait. À écouter Hugo Lloris, le groupe Bleus ne s’est pas appuyé sur ce match pour préparer la nouvelle échéance :
« La rencontre sera forcément différente. Notre effectif et le leur ont évolué. Par contre, on sait qu’on n’a pas envie de sortir du match de la même manière qu’en 2018 : avec une performance insuffisante par rapport à nos ambitions », explique le gardien de Tottenham.
Et de rappeler que les inquiétudes sont normales à une veille de Coupe du monde : « En 2018, quand on entame la compétition, on n’a aucune certitude », se souvient Hugo Lloris, « le succès se construit match après match. »
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