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pour Dembélé, l’heure de la maturité ?

pour Dembélé, l'heure de la maturité ?


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Après des années d’errance, Ousmane Dembélé semble enfin prêt à jouer, au Qatar, les premiers rôles en équipe de France. Il devrait être à nouveau titulaire samedi contre le Danemark après sa bonne prestation contre l’Australie. 

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« Je veux être un protagoniste de cette Coupe du monde. » Ousmane Dembélé ne le cache pas. Il espère s’illustrer avec l’équipe de France lors du Mondial au Qatar et enfin briller à la hauteur du talent qu’on lui prête depuis ses débuts. Un talent qui devrait être encore à l’œuvre face au Danemark, samedi 23 novembre, mais que les blessures et les errances ont parfois masqué.  

« Je suis ambitieux, je veux commencer les matches, je veux marquer et faire marquer », a-t-il posément expliqué en conférence de presse, au lendemain de la belle victoire française contre l’Australie où il a adressé une passe décisive à Kylian Mbappé.   

Déjà un meilleur bilan que lors de sa précédente Coupe du monde. Sur le terrain, il n’avait pas tellement contribué au sacre des Bleus en Russie. Pire : titulaire lors du premier match, il y a perdu la confiance de Didier Deschamps qui ne lui a ensuite plus laissé que des bouts de matches.  

« Quand on compare le match de 2018, et celui de mardi (face à l’Australie 4-1), il y a énormément de changements. Je reviens d’une année et demie sans blessure. J’ai pris un peu d’âge, de maturité dans mon jeu et en dehors du terrain », rappelle-t-il, évoquant avec honnêteté ses faiblesses passées. Alors le Dembélé nouveau est-il enfin arrivé ?   

De Rennes à deuxième joueur le plus cher de l’histoire

« Dembouze » a toujours été une pépite ne demandant qu’à briller aux yeux de tous. Détecté par le centre de formation du Stade rennais à l’âge de 13 ans, ce natif de Normandie a toujours été comparé aux plus grands par ses entraîneurs. Mikael Silvestre, ancien chargé de mission pour le club breton, voit en lui des caractéristiques le rapprochant de Cristiano Ronaldo jeune, dans une interview de 2016. Aujourd’hui, son président au FC Barcelone, Joan Laporta, dit qu’il est « meilleur que Kylian Mbappé ».  

Cet ailier feu follet, terreur des défenses sur ces dribbles et ces accélérations, a pourtant une carrière beaucoup plus chaotique que son compagnon de l’attaque française. Après avoir éclos et s’être révélé au monde au Stade rennais, il s’expatrie outre-Rhin du côté du Borussia Dortmund. Une saison réussie avec 6 buts, 12 passes décisives et un titre de meilleur espoir du championnat 2016-2017.   

Mais Ousmane Dembélé voit plus grand. Alors que le FC Barcelone le convoite, le Borussia Dortmund bloque son départ. Le joueur va au conflit en séchant la reprise. Il a finalement gain de cause et le club allemand laisse filer l’ailier en août 2017 pour 105 millions d’euros plus 40 de bonus, faisant de lui à l’époque le deuxième joueur le plus cher de l’histoire après Neymar (222 millions), qu’il a la lourde tâche de remplacer en Catalogne.

Des blessures en série lui gâchent la vie  

C’est aussi le début de performances branchées sur courant alternatif. Car Ousmane enchaîne les blessures. Selon un décompte de L’Équipe, depuis son départ de Rennes, il a cumulé 705 jours d’absence en raison des blessures et manqué 102 matches en club. Des statistiques hors normes pour un joueur de seulement 25 ans.   

Derrière cette propension à la blessure, c’est l’hygiène de vie de l’ailier qui est souvent pointée du doigt. Un chef a même été un temps dépêché par le FC Barcelone pour que l’attaquant s’alimente de manière plus en accord avec son métier de footballeur. Combiné avec sa propension à arriver en retard, et c’est une réputation de manque professionnalisme qui colle à la peau d’Ousmane Dembélé. 


 

Celle-ci a encore été pointée du doigt lors de la conférence de presse du Barcelonais. Il a convenu que cela a été par le passé un problème, même s’il a tenu à préciser que « ce n’était pas la fête non plus ». Il a dit avoir beaucoup mûri. Sans doute son mariage en 2021 puis la naissance de sa fille en septembre 2022 ont achevé de faire grandir « Dembouze ».  

En tout cas, en club, Ousmane Dembélé enchaîne enfin. Il a terminé meilleur passeur de Liga sur l’exercice 2021-2022 et semble parti sur les mêmes bases lors de la première partie de saison grâce à son entente avec le buteur Robert Lewandowski. Son entraîneur Xavi ne tarit pas d’éloges sur lui : « Il est pratiquement au niveau du meilleur Neymar, quand il était à Barcelone. Des joueurs comme lui, il y en a très peu », a-t-il affirmé.  

Enfin peser dans l’effectif des Bleus  

En Bleu aussi, son histoire s’écrit en dents de scie. Appelé pour la première fois en septembre 2016, le Normand n’a signé que sa deuxième passe décisive en 29 sélections (4 buts) lors du match contre l’Australie. La faute aux blessures et à l’irrégularité.  

Cependant, depuis sa première sélection, Didier Deschamps a toujours fait appel à lui pour ses listes des compétitions majeures. Outre le Mondial, il avait été convoqué pour l’Euro-2021 où il est apparu dans les deux premiers matches.

« Il a cette capacité à toujours créer des problèmes à l’adversaire avec sa vitesse et sa percussion » », a loué Didier Deschamps en conférence d’avant-match et de le féliciter : « Ousmane Dembélé est [aujourd’hui] un joueur plus construit, plus mature. »  

À l’Euro-2021, il avait dû quitter ses coéquipiers, blessé au genou lors du match contre la Hongrie. Un départ qui avait pesé sur l’ambiance de groupe, tant le joueur est connu pour ses qualités d' »animateur », capable de faire le lien entre les groupes, distillant la bonne humeur et faisant le lien entre les différents groupes.  

« J’aime que tout le monde s’entende dans un groupe. C’est important. En 2018, c’est le groupe qui a gagné, pas les individualités, même s’il en faut. J’aime mettre l’ambiance mais le coach me prend avant tout pour mes qualités de footballeur », a souligné Ousmane Dembélé.  

Car telle est la cuvée 2022 d’Ousmane Dembélé, mûre à point, sérieuse et concentrée mais sans rien perdre de son naturel rafraîchissant. Il l’a encore prouvé avec quelques « punchlines » dont il a le secret, comme lorsqu’il ironise sur la possibilité de le mettre arrière gauche (« On va prendre beaucoup de buts si on fait ça »). Ou encore quand il taquine son ami d’enfance Dayot Upamecano, passé par le pupitre de la conférence de presse quelques minutes avant : « Je jouais contre lui en CM1/CM2 et il ne m’a jamais battu. Il a fallu qu’il signe au Bayern pour le faire ».

La Coupe du monde au Qatar au-delà du football :



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