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Benoit Charette avait dénoncé avec véhémence le mode de scrutin

Benoit Charette avait dénoncé avec véhémence le mode de scrutin


Il y a six ans, le député caquiste Benoit Charette défendait avec véhémence la nécessité d’une réforme du mode de scrutin, tant au Québec qu’à Ottawa. 

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Dans un mémoire présenté au Comité spécial sur la réforme électorale de la Chambre des communes, celui qui est devenu ministre dans le gouvernement Legault plaidait contre «le cynisme et la perte de confiance des citoyens envers la politique». 

«Le manque de représentativité et les distorsions implicites à notre mode de scrutin actuel se situent, j’en ai l’intime conviction, à la racine de ce mal démocratique qui mine nos institutions», affirmait M. Charette dans ce document intitulé Oser la démocratie, daté du 7 octobre 2016. 

Le mémoire ne représentait pas une lubie personnelle du député de Deux-Montagnes. Il était le fruit de la toute première consultation menée par la Commission politique de la CAQ et était présenté au nom du parti.


Dans l’ordre habituel : Alex Tyrrell du Parti Vert, Manon Massé de Québec solidaire, Jean-Sébastien Dufresne du Mouvement démocratie nouvelle (au micro), M. Charette, Véronique Hivon, alors députée péquiste, et Sol Zanetti, à l’époque chef d’Option nationale.

Photo d’archives

Dans l’ordre habituel : Alex Tyrrell du Parti Vert, Manon Massé de Québec solidaire, Jean-Sébastien Dufresne du Mouvement démocratie nouvelle (au micro), M. Charette, Véronique Hivon, alors députée péquiste, et Sol Zanetti, à l’époque chef d’Option nationale.

Quelques mois plus tôt, le parti invitait «les formations politiques de l’Assemblée nationale à mettre leur ego et leurs intérêts partisans de côté» pour réformer le système «archaïque» actuel. 

Ces propos passés détonnent face au refus du premier ministre François Legault de réformer le système aujourd’hui, après avoir été réélu pour un second mandat. 

Fort consensus au Québec

Aux députés fédéraux chargés d’étudier la promesse de Justin Trudeau, Benoit Charette affirmait: «Il y a un fort consensus au Québec pour une réforme du mode de scrutin, malheureusement ignoré par les partis qui ont gouverné le Québec récemment».

Cette «négation du principe de représentativité» entraîne une baisse du taux de participation ainsi qu’un «cynisme ambiant et une perte de confiance envers la classe politique, qui minent la légitimité de l’action politique», poursuivait-il.

Le député rappelait que «notre mode de scrutin actuel a engendré neuf fausses majorités» en 60 ans, soit des gouvernements majoritaires qui n’ont pas obtenu plus de 50 % des voix. «Cela démontre avec éloquence le caractère systématique des distorsions inscrites dans notre système électoral», disait-il.  

Les bienfaits du scrutin mixte

S’ensuit un plaidoyer en faveur du mode de scrutin proportionnel mixte avec listes régionales, similaire à celui proposé, puis abandonné, par le gouvernement Legault dans le dernier mandat. 

Celui-ci incitera les électeurs à voter en fonction de leurs intérêts, plutôt que d’un vote stratégique, en plus d’obliger les députés à collaborer sur les enjeux régionaux. De plus, ce système est «facilement intelligible», arguait le député. 

M. Charette rejetait également la critique d’un manque de stabilité des gouvernements qu’il engendre. «On ne saurait prôner la stabilité pour nier la volonté populaire», estimait-il.

Il prenait l’exemple de l’Écosse, où l’obligation d’obtenir l’appui des deux tiers pour dissoudre le Parlement a mené les gouvernements minoritaires à compléter leurs mandats de 4 ans. 

«Le pire des scénarios»  

En conclusion, M. Charette y allait d’une formule lapidaire pour inciter le gouvernement canadien à réformer son mode de scrutin, tout comme la CAQ souhaitait le faire une fois au pouvoir: «Le statu quo serait le pire des scénarios, pour le Québec, pour le Canada et pour la démocratie», écrivait-il.

«Le constat est clair, le mode de scrutin uninominal à un tour ne sert pas le principe de représentativité. Pire, il le trahit, et avec lui le sentiment que les Québécois puissent avoir une influence réelle sur les déterminants de leur avenir collectif. »

– Benoit Charette

«Que voulons-nous : un gouvernement majoritaire qui ne reçoit que l’appui de la minorité, ou un gouvernement minoritaire dont les coalitions et collaborations ponctuelles traduisent l’appui de la majorité ? »

– Benoit Charette

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