Alors que les EMS manquent de places dans certaines régions et sont à la recherche de personnel soignant, l’inflation et la hausse des prix de l’électricité viennent se rajouter à la longue liste de leurs problèmes. Les EMS demandent des mesures urgentes aux autorités cantonales et fédérales.
Comme de nombreuses entreprises, les EMS souffrent aussi de l’inflation, le prix des denrées alimentaires et du matériel médical ayant augmenté à cause de la guerre en Ukraine. A ces coûts s’ajoute la hausse des tarifs de l’électricité.
Selon François Sénéchaud, secrétaire général d’Héviva, la faîtière de quelque 130 établissements du canton de Vaud, les EMS ne pourront pas « absorber l’augmentation des coûts seuls ». « Les devis que nous avons reçus pour l’énergie sont de 4 à 12 fois plus élevés », explique-t-il dans La Matinale.
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De l’aide auprès des cantons
Au niveau des aliments et du matériel de soin, les augmentations de prix oscillent entre 10 et 20%, selon les fournisseurs. Face à ce constat, Curaviva, l’association de branche des prestataires de services pour les personnes âgées, a récemment écrit au Département fédéral de l’intérieur (DFI) pour modifier le seuil de remboursement de certains biens médicaux. Et côté romand, toutes les faîtières cantonales des EMS ont interpellé les départements de la santé de leurs cantons pour leur demander une augmentation des prix de pension facturés aux résidentes et résidents.
Il en va de la qualité des soins, selon Lise Raval, secrétaire générale de l’Association jurassienne des institutions pour personnes âgées. « Les prix de pension correspondent aux coûts effectifs pour garantir la qualité des soins et la dignité des personnes durant cette période de leur vie. Cette année, il s’agit de garantir de l’eau chaude et le chauffage », précise-t-elle.
Les cantons de Genève et du Valais estiment que des adaptations sont inévitables. Du côté de Neuchâtel et Vaud, l’approche est un peu plus nuancée. « On va appliquer des mesures d’aide comme on l’a fait pendant la crise due au Covid-19 mais pour cela il faut que chacune des situations soit objectivée et qu’il y ait une égalité de traitement entre les institutions », détaille Rebecca Ruiz, conseillère d’Etat chargée de la santé dans le canton de Vaud.
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Manque de place et de personnel
L’inflation vient s’ajouter à d’autres problèmes comme la pénurie de places, notamment dans les cantons de Vaud, de Neuchâtel et de Fribourg. La directrice de la faîtière des EMS en terres fribourgeoises Claude Bertelletto Kung explique que « les places disponibles sont très peu nombreuses, moins d’une dizaine environ, et les listes d’attentes pour un transfert en EMS se retrouvent à presque une centaine ».
Toutefois, augmenter la capacité des établissements ne résout pas le plus grand problème: le manque de personnel soignant. Même avec les dotations en personnel minimales remplies, le recrutement des soignantes et soignants reste compliqué.
Les EMS exigent donc de leurs autorités de tutelle de créer des lits, tout en développant le maintien à domicile, et également de renforcer l’attractivité des métiers dans ce domaine, pour ainsi maintenir et garantir la qualité des soins.
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Propos recueillis par Marc Menichini
Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva