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Violences sexuelles et consentement: c’est quoi le problème avec les joueurs de hockey?

Violences sexuelles et consentement: c’est quoi le problème avec les joueurs de hockey?



Dans la foulée du scandale du viol collectif que Hockey Canada a tenté de cacher, Léa Clermont-Dion a été invitée par la Ligue de hockey junior majeure du Québec (LHJMQ) à donner à ses joueurs des ateliers sur le consentement. Pour parvenir à un véritable changement de culture, il est essentiel d’éduquer les hockeyeurs et de les impliquer dans la lutte contre les violences à caractère sexuel, insiste la réalisatrice.  

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«C’est important [de parler de consentement], parce que les joueurs de hockey sont dans une position quand même privilégiée dans la société. Ce sont des jeunes qui sont acclamés et célébrés dans leur milieu, et il y a parfois une certaine ambiance d’impunité», affirme d’emblée Léa Clermont-Dion.  

Avec ses ateliers, dans lesquels elle présente des extraits de son documentaire Je vous salue salope, la réalisatrice souhaite que les violences à caractère sexuel cessent d’être banalisées et que les joueurs développent de l’empathie à l’endroit des victimes.  

Léa Clermont-Dion veut également briser certains comportements et préjugés qui peuvent se perpétuer dans un milieu fermé, comme celui du hockey, où peut régner la «masculinité toxique» et où les hommes sont maîtres.  

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Un milieu propice aux agressions 

De 2 à 8% des jeunes athlètes auraient vécu des violences sexuelles dans le cadre de la pratique de leur sport, avance Mélanie Lemay, mentore du collectif La voix des jeunes compte et cofondatrice du mouvement Québec contre les violences sexuelles. 

La pression exercée sur les athlètes pour qu’ils performent peut expliquer en partie le fait qu’il y ait autant de violences à caractère sexuel dans le monde du sport, et plus particulièrement du hockey, croit Mélanie Lemay. Lorsqu’ils sont dans un contexte festif, la pression associée à leur sport est relâchée, ce qui peut avoir un «effet d’entraînement» et en pousser certains à adopter des comportements répréhensibles.  

C’est dès le plus jeune âge, lorsqu’ils enfilent leurs premiers patins, que les joueurs de hockey doivent être sensibilisés aux comportements à avoir en dehors de la glace, soutient pour sa part Justine Chénier, responsable des communications du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS).  

«La prévention, c’est la clé pour mettre fin aux agressions sexuelles. C’est par la prévention, la sensibilisation et l’éducation qu’on inculque vraiment les bases du consentement», affirme Justine Chénier. 

«Un jeune ne pense pas du jour au lendemain à organiser un viol collectif, signale Mélanie Lemay. On a toléré, on a banalisé des jokes depuis la petite enfance, on leur a appris qu’ils étaient plus forts que les filles, que les filles étaient plus faibles.» 

Ce n’est pas tout. Au-delà de la prévention, les joueurs de hockey qui commettent des actes répréhensibles doivent en prendre la responsabilité.  

«Lorsque les hockeyeurs ne sont pas responsabilisés pour leurs comportements, c’est comme si leur sport vient passer avant tout, avant leurs comportements hors de la glace», souligne Justine Chénier.  

«C’est comme si on tient tellement à les faire jouer qu’on va investir des sommes massives pour masquer ce qu’il s’est passé», déplore-t-elle. Elle fait référence au scandale à Hockey Canada, qui aurait donné des millions de dollars à la victime d’un viol collectif impliquant d’anciens joueurs afin qu’elle retire sa poursuite.  

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Agence QMI

Pas juste sur la glace, à l’école aussi  

Mélanie Lemay est claire: pour enrayer les violences sexuelles dans le sport, ça prend plus que des ateliers offerts à de jeunes adultes. «C’est à l’école qu’il faut faire du travail. Dès la petite enfance. Il faut les outiller [les jeunes]», souligne-t-elle. 

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Photo d’archives, Agence QMI

«Ce qui est plate avec le scandale de Hockey Canada en ce moment, c’est qu’on fait juste effleurer la surface. On n’est pas en train de regarder comment on en est arrivé, en tant que société, à permettre ça», regrette-t-elle.  

«La puck est sur la palette de Bernard Drainville [le nouveau ministre de l’Éducation] en ce moment parce que ces jeunes-là, avant d’être des athlètes, ce sont des élèves», conclut-elle.  



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