C’est en marge du percement du tunnel du LEB que les faits se seraient déroulés. A cette époque, les deux hommes qui comparaissent cette semaine à Lausanne pour extorsion, chantage, corruption et faux dans les titres travaillaient chez Swisscom et géraient l’attribution des mandats, notamment avec un sous-traitant chargé de poser la fibre optique dans les bâtiments avoisinants. Selon le plaignant, directeur de la société en question, les deux accusés auraient exigé d’abord 100’000 fr, puis 180’000 fr, pour garantir que Swisscom continue à lui donner du travail.
Déterminé à les dénoncer mais effrayé par leurs menaces contre sa famille, il les aurait poussé à établir de fausses factures via l’entreprise d’un autre homme, qui comparaît lui aussi, dans le but d’obtenir des preuves. La victime présumée de ce chantage est même allée jusqu’à organiser l’enregistrement clandestin d’une conversation avec l’un de ses maîtres chanteur. Bien qu’illicite, le son a été jugé exploitable et écouté lors du premier jour d’audience. Chaque mot en a été âprement discuté, l’accusation jugeant cette preuve accablante, tandis que la défense y voit une explication parfaitement innocente. La stratégie du dénonciateur a également été remise en cause, car elle pourrait laisser penser à une complicité dans une malversation plus large.
Le procès se poursuit jusqu’à vendredi. Swisscom a également déposé plainte.