in

Valérie Plante préoccupée par les soupçons de trafic de drogue pesant sur Ricova

Valérie Plante préoccupée par les soupçons de trafic de drogue pesant sur Ricova


L’administration de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qualifie de préoccupants les soupçons de trafic de drogue qui pèsent sur le géant des déchets Ricova. 

• À lire aussi: Le géant des ordures Ricova sous enquête pour trafic de cocaïne

• À lire aussi: Ricova: des questions subsistent, selon l’opposition

• À lire aussi: Montréal résilie son contrat avec Ricova

L’entreprise est sous la loupe de la Gendarmerie royale du Canada pour du possible trafic de drogue. Un narcotrafiquant a même aidé la police dans son enquête en Colombie, révélait notre Bureau d’enquête vendredi matin.

Malgré cela, l’administration Plante ne pense pas pouvoir se débarrasser de Ricova. 

«Bien que les soupçons soulevés dans Le Journal de Montréal soient préoccupants, ils ne permettent pas de justifier légalement la résiliation d’un contrat», a indiqué l’équipe de la mairesse dans une déclaration écrite.

Vives tensions 

Ricova est un acteur majeur dans la gestion des déchets de la Ville de Montréal. Elle opère actuellement les deux centres de tri de recyclage et est responsable de 25% des collectes de rebuts. 

Depuis des mois, les appels à résilier les contrats de Ricova à Montréal se multiplient, et il y a de vives tensions entre la Ville et l’entreprise.

En mars dernier, le Bureau de l’inspectrice générale (BIG) demandait de mettre fin aux contrats de gestion des centres de tri de Lachine et de Saint-Michel.

Selon le BIG, Ricova a floué la Ville d’au moins un million de dollars en ne partageant pas les profits de la vente des matières recyclables comme il se doit.

En effet, la filiale Ricova International, chargée de la vente à l’étranger, prenait un profit d’au moins 20$ par tonne de matières sans le dévoiler à Montréal. Plus de 150 000 tonnes de rebuts sont traitées dans les centres de tri montréalais par année.

L’administration Plante a depuis placé Ricova sur sa liste noire, l’empêchant ainsi d’obtenir de nouveaux contrats. Une décision que l’entreprise a décidé de contester devant les tribunaux.

Ricova se défend

Réagissant à la diffusion de notre reportage, le patron de Ricova, Domenico Colubriale, a réitéré qu’il n’avait aucun lien avec le crime organisé.

«Je répète ce que j’ai déjà dit, il y a quelques mois, lorsqu’un autre média a tenté de répandre ces mensonges à notre sujet. Je ne fais pas des affaires avec des criminels et jamais je ne le ferai», a indiqué M. Colubriale par voie de communiqué.

Il affirme ne jamais avoir été approché «par les corps policiers au sujet d’enquêtes» sur lui ou Ricova.

«Il est complètement impossible que nous puissions être impliqués dans du trafic provenant de Colombie, car nous n’avons aucune importation de ce pays entrant au Canada», s’est défendu le patron de Ricova.

Un contrat en voie d’être résilié

Il y a deux semaines, la Ville de Montréal a annoncé que le contrat de Ricova pour l’un des deux centres de tri, celui de Lachine, serait résilié au plus tard le 14 novembre. 

D’ici cette date, un nouvel opérateur, Société VIA, prendra le relais.

Les raisons évoquées sont la piètre qualité du tri et l’incapacité de Ricova de vendre les matières recyclables. 

Selon l’équipe de Valérie Plante, cela démontre qu’ils ont «la situation bien en main».

L’opposition officielle à l’Hôtel de Ville, Ensemble Montréal, pense tout le contraire.

«Des ballots de papier surcontaminés envoyés à l’étranger, des revenus d’au moins un million de dollars qui n’ont pas été versés à la Ville et maintenant des soupçons de trafic de drogue par l’entremise de conteneurs. Pendant ce temps, l’administration Plante affirme avoir la situation bien en main. Les scandales doivent atteindre quel niveau de gravité pour que Projet Montréal réalise que plus rien ne va?» s’est insurgé le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem.

Celui-ci a assuré qu’il talonnera la mairesse et son équipe mardi dans une réunion spéciale du conseil municipal, qui portera uniquement sur la gestion des déchets à la Ville de Montréal.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

en Ethiopie, l’hôpital Ayder, symbole du naufrage du système de santé au Tigré

en Ethiopie, l’hôpital Ayder, symbole du naufrage du système de santé au Tigré

Les pédiatres mettent en garde contre une pénurie de soins - rts.ch

Les pédiatres mettent en garde contre une pénurie de soins – rts.ch