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un week-end qui s’annonce encore difficile dans les stations-service

un week-end qui s'annonce encore difficile dans les stations-service



Une station parisienne prise d assaut le 12 octobre 2022 1500749

Si les réquisitions de personnels permettent de faire sortir de l’essence, le maintien de la grève chez TotalEnergies, les menaces de nouveaux blocages dans les dépôts et la question de la logistique risquent encore de freiner les approvisionnements.

Entre espoir et résignation… Ce week-end risque d’être encore très compliqué pour les automobilistes en quête d’essence. Si la situation semble un peu s’améliorer sur le front de l’approvisionnement des stations-service, le rejet par la CGT des propositions de TotalEnergies ne permettent pas vraiment d’être optimiste… Tout comme les contraintes de logistiques. Explications.

Un peu moins de difficultés dans les stations mais…

Ce jeudi à 17h, au niveau national, il manque au moins un carburant dans 29,1% des stations, contre 30,8% mercredi à la même heure, selon le ministère de la Transition énergétique. Un chiffre qui masque une nouvelle fois de fortes disparités.

La région des Hauts-de-France, particulièrement touchée au début du mouvement de grève connaît une vraie amélioration avec 31,7% des stations en difficulté contre près de 43% mercredi.

En Île-de-France par contre, si on observe des progrès, la situation reste encore très compliquée puisque 38,8% des stations subissent au moins une pénurie contre 41,9% la veille. Tout comme en Centre-Val-de-Loire où 4 stations sur 10 sont également touchées.

La Première ministre Élisabeth Borne constate ainsi voir « des signes d’amélioration ». « Je suis avec la plus grande attention la situation et je note des signes d’amélioration sur certains sites où l’expédition des carburants vers les stations-service a repris ».

Plus de dépôts opérationnels

Cette légère amélioration est le résultat du déblocage de quelques dépôts de carburant à travers la réquisition de personnels.

Ces réquisitions ont eu lieu dans le dépôt des Flandres (Dunkerque) de TotalEnergies (qui alimente notamment le nord de la France) et dans celui de Port-Jérôme d’Esso-ExxonMobil.

Ces « réquisitions ciblées (sont faites) pour soulager la situation des Français » confirme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique.

Ainsi, 7000 mètres cubes de carburant sont sortis de Port-Jérôme d’Esso en 24 heures (soit 110.000 pleins de voitures) et 900 mètres cubes depuis le dépôt des Flandres de TotalEnergies en 7 heures hier.

Dans le même temps, le ministre des Transports Clément Beaune a pris deux arrêtés pour permettre la circulation des camions citerne ce week-end. Le texte autorise notamment le dépassement de la durée maximale de conduite journalière.

Et si la CGT rejette en bloc l’accord signé chez Totalenergies et a renouvelé la grève dans les raffineries du groupe, elle promet des livraisons ce week-end depuis Donges.

« Nous avons tenu compte des tensions dans le pays. Il y aura des livraisons aujourd’hui en fin d’après-midi pour permettre d’apaiser les tensions » explique Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire général CGT Totalenergies de la raffinerie de Donges.

De quoi encore améliorer l’approvisionnement des stations? « Pas vraiment », nous explique Francis Pousse, Président national Distributeurs Carburants et Energies Nouvelles chez Mobilians.

« Le produit commence à arriver mais on est vendredi midi, demain c’est le week-end. Même si les camions pourront rouler, il y a toujours la règle des 48 heures de repos pour les conducteurs. Et dans le même temps, on manque toujours de conducteurs. Enfin, tous les dépôts ne sont pas ouverts. Cela fait beaucoup de contraintes ».

D’un autre côté, le responsable souligne que ces livraisons vont permettre de remplir à nouveau les dépôts pour les prochains jours/semaines.

Mais les raffineries de TotalEnergies toujours en grève

Ces légères améliorations pourraient être freinées par la poursuite du blocage des raffineries de TotalEnergies.

La CGT a en effet annoncé vendredi matin la reconduction de la grève sur tous les sites TotalEnergies touchés par le mouvement social, soit sur les cinq sites du groupe déjà bloqués.

La direction et deux syndicats majoritaires dont la CFDT ont pourtant trouvé un compromis sur une augmentation des salaires après des négociations la veille au soir mais la CGT, à l’origine de l’arrêt de travail qui a provoqué une pénurie d’essence en France, a refusé tout accord et quitté la table des négociations dans la nuit.

Et des menaces sur les dépôts

Autre source d’inquiétude du côté des dépôts. Les salariés CGT du dépôt TotalEnergies des Flandres entendent également protester contre la réquisition de personnels et « durcir le ton » affirme l’un d’entre eux sur BFMTV. Les difficultés risquent de se renforcer à moins que des réquisitions soient à nouveau décidées.

Par contre, du côté du dépôt Esso de Port-Jérôme, la grève est levée suite à un nouveau vote des salariés ce vendredi.

Les réquisitions ont néanmoins été validées en justice ce vendredi, en tout cas celle de Port-Jérôme. Le tribunal administratif de Rouen a en effet rejeté le recours en référé de la CGT ce vendredi.

Dans son jugement que l’AFP a pu consulter, le tribunal administratif estime notamment que « le recours à des mesures de réquisitions individuelles d’agents qualifiés présente un caractère nécessaire pour prévenir les risques d’atteinte à l’ordre public eu égard à la durée des défaillances d’approvisionnement causées par la grève ».

Tout dépendra donc de la réaction des syndicats et des salariés de ces dépôts aujourd’hui. Le blocage de salariés réquisitionnés pourrait ainsi rendre impossible l’approvisionnement des camions-citerne et maintenir une importante pénurie ce week-end encore. « Il faut que les dépôts soient approvisionnés dans la perspective de la semaine prochaine » abonde Francis Pousse.

Un retour à la normale la semaine prochaine?

Emmanuel Macron a promis un retour à la normale la semaine prochaine mais pour le dirigeant de Mobilians, « c’est parfaitement inenvisageable ».

« Les contraintes techniques imposent en temps normal des délais d’au moins 5 jours pour faire repartir les raffineries et remplir à nouveau les réservoirs », poursuit Francis Pousse.

« Les camions-citerne ne pourront par exemple s’approvisionner que dans une raffinerie lors de leurs tournées au lieu de 3 habituellement », poursuit-il.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business

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