André Lacroix a connu une carrière exceptionnelle dans l’Association mondiale de hockey (AMH), terminant meilleur pointeur de l’histoire du « circuit maudit » lorsqu’on fait la somme des sept saisons qu’il a disputées. Un record, lance-t-il, qui ne sera jamais battu.
« C’est sûr ! ajoute l’ancien attaquant en riant. La ligue n’existe plus ! »
En 551 matchs, Lacroix a inscrit 251 buts et récolté 547 mentions d’aide pour 798 points.
Mais ce n’est pas ce qui rend Lacroix le plus heureux quand il repense à ses sept campagnes passées dans l’AMH. C’est plutôt sa place dans l’histoire aux côtés de quelques-unes des légendes du hockey.
« En 1974-75, j’ai connu une saison exceptionnelle [avec les Mariners de San Diego], raconte l’homme de 77 ans, qui vit aux États-Unis depuis de nombreuses années. J’étais un joueur de centre, alors le plus important pour moi, c’était d’être un bon passeur. »
« Cette année-là, j’ai récolté 106 passes, ajoute-t-il fièrement. Dans l’histoire du hockey professionnel, il n’y a que quatre joueurs qui ont obtenu plus de 100 aides en une saison : Wayne Gretzky, Bobby Orr, Mario Lemieux et… moi ! »
Malheureux à Chicago
André Lacroix jouait dans la Ligue nationale depuis cinq ans quand il a reçu en 1972 un appel de l’un des propriétaires des Blazers de Philadelphie, une concession qui allait se joindre à la nouvelle Association mondiale.
« À l’époque, j’étais à Chicago, avec les Blackhawks, explique le natif de Lauzon, une ville désormais annexée à Lévis. Je n’étais pas heureux avec l’équipe. Il m’a dit qu’ils m’avaient vu jouer avec les Flyers pendant trois ans et qu’il me voulait à Philadelphie. »
Comme bien de ses coéquipiers de l’AMH, Lacroix n’a pas hésité longtemps. Le club lui offrait un pacte de cinq ans et doublait le salaire que lui avaient consenti les Hawks.
Bien sûr, Lacroix en a vu des vertes et des pas mûres dans l’Association mondiale. Car si plusieurs anciens estiment que la ligue n’était pas si loin de la LNH, il y avait ces nombreuses équipes qui déclaraient faillite, ces arénas étranges…
Mais rien pour faire naître des regrets chez ce pionnier du « circuit rebelle », qui joue encore au hockey chaque dimanche.