Un policier de la Sûreté du Québec coupable d’avoir fraudé son employeur pour demeurer en congé de maladie jusqu’à sa retraite se prélasse actuellement sous le chaud soleil au Mexique plutôt que de purger six mois de prison.
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D’après son avocat, Nicolas Landry serait prêt à tout pour éviter d’être incarcéré.
«Je connais cet homme, c’est un grand malade. S’il devait se présenter aux autorités carcérales, je crains qu’il ne s’enlève la vie», a plaidé hier Me René Verret, devant la Cour d’appel.
Son client, un sergent de la police provinciale suspendu à demi-solde, fait actuellement l’objet d’un mandat d’arrestation.
Au début du mois, l’homme de 47 ans a reçu l’ordre de se constituer prisonnier lorsque le plus haut tribunal de la province a rejeté son appel.
Il devait alors purger la peine de six mois d’incarcération prononcée par le juge André Perreault à l’issue de son procès, en mars 2019.
Landry avait préalablement été reconnu coupable d’avoir fraudé son employeur d’un montant de 42 000 $.
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Il disait ne plus pouvoir exercer ses fonctions de policier en raison d’un diagnostic de dépression majeure, mais il s’impliquait activement dans la gestion d’agences de voyages appartenant à des proches pendant son congé de maladie.
Depuis Playa Del Carmen
La Cour d’appel lui avait accordé jusqu’au 9 septembre, 15 h, pour se présenter dans un centre de détention.
Or, selon des documents obtenus par notre Bureau d’enquête, moins d’une heure et demie avant cet ultimatum, Landry signait par voie électronique une déclaration assermentée… depuis Playa Del Carmen, au Mexique.
Hier, son avocat a demandé au juge Peter Kalichman de suspendre l’ordonnance d’emprisonnement jusqu’à ce que le fugitif puisse faire valoir ses arguments devant la Cour suprême du Canada.
Votre client est en flagrante violation d’une ordonnance de la Cour, comment voulez-vous que j’intervienne?» a demandé le magistrat, en interrompant la défense.
Me René Verret a vainement tenté d’expliquer que Landry aurait attrapé un virus pour justifier le fait qu’il soit toujours à l’extérieur du pays, malgré ses conseils.
«C’est [son] choix de ne pas se présenter aux autorités carcérales. Je trouve assez ironique qu’on demande la mise en liberté d’un individu qui n’est pas détenu et qui n’est même pas au Canada», a rétorqué Me Patrick Cardinal, de la Couronne.
Au bal de sa fille
Chose certaine, le policier était encore au Québec il y a trois mois: il a accompagné sa fille à une remise de diplômes sur la Rive-Sud de Montréal. Aucune précision n’a été donnée hier quant à la date de son départ.
Ce n’est pas la première fois que Landry tente d’éviter la prison. Devant la Cour du Québec, en mars 2019, il avait essayé en vain d’obtenir un sursis d’une semaine «pour des raisons personnelles».
Comme la Cour d’appel a refusé de trancher la requête mardi, Landry sera sitôt arrêté s’il remet le pied en sol canadien.