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Un combat pour être opéré: une banale chute à vélo vire au cauchemar

Un combat pour être opéré: une banale chute à vélo vire au cauchemar


Une bête chute à vélo a viré en un véritable calvaire pour un jeune homme de 22 ans de la Rive-Sud de Montréal, qui s’est rendu à l’hôpital quatre jours de suite avant d’être finalement opéré au coude.

« Je n’étais jamais allé à l’urgence, je ne savais pas combien de temps ça allait prendre… C’est un peu décourageant quand même », résume Émile Simard, qui n’est pas près d’oublier son expérience à l’Hôpital Charles-Le Moyne, à Longueuil.

« On écoute les nouvelles. On est bien conscients qu’il ne faut pas aller aux urgences pour rien, ajoute son père, Stéphane Simard. Mais, tant que tu ne l’as pas vécu pour vrai, tu ne réalises pas que wow, c’est vraiment le bordel, mais le bordel total ! C’est hors contrôle. »

En revenant du travail vers la maison à Carignan, jeudi soir dernier, Émile a fait une vilaine chute à vélo. Résultat : une énorme bosse douloureuse au coude droit. À la ligne Info-Santé 811, le délai estimé pour parler à une infirmière était de 45 minutes, à 17 h.

Le père a donc laissé ses coordonnées pour un retour d’appel, et a « magasiné » une urgence des hôpitaux de la Rive-Sud. Charles-Le Moyne était la seule à afficher un taux d’occupation inférieur à 100 %, ils s’y sont donc rendus. En douleur, Émile a eu droit à du Tylenol.

L’impression de déranger…

« Ils lui ont aussi donné de la glace deux fois. Mais, on avait l’impression de déranger », avoue son père.

À noter que le 811 a retourné l’appel vers 21 h, soit quatre heures plus tard. Après sept heures à l’urgence, le jeune homme a vu un médecin, qui lui a diagnostiqué une fracture d’un os du coude. 

Puisqu’il était 1 h du matin, on lui a installé une attelle et on lui a donné rendez-vous à 8 h 45 pour une chirurgie, le vendredi.

« On nous a dit d’arriver 15 minutes d’avance, pas plus. On pensait qu’ils nous attendaient, que c’était planifié », relate le père.

« Complètement bondée »

Or, à leur arrivée en clinique externe, la salle était « complètement bondée » de patients, jure-t-il. Après sept heures d’attente et à jeun depuis la veille, Émile est monté à l’étage et a été préparé pour la chirurgie. Deux heures plus tard, il est revenu bredouille. Son opération était reportée.

« Il avait l’aiguille et le bout de la tubulure dans le bras ! » dit son père.

Samedi matin, 7 h 30. Émile a retenté sa chance. Six heures plus tard, il est encore retourné à la maison sans être opéré.

« Plus j’attendais, plus je perdais de l’espoir », avoue-t-il.

C’est finalement au troisième jour qu’Émile a eu sa chirurgie, en après-midi. Ce matin-là, son père avoue qu’il avait commencé à regarder pour une clinique privée.

Prudence dans le sport 

« Ce n’est pas juste qu’il manque de monde [dans le réseau], c’est complètement déréglé », a constaté M. Simard. 

L’opération s’est bien déroulée, et Émile est rentré à la maison à 21 h 30, dimanche soir. Pour son père, cette expérience a été plutôt démoralisante.

« Je suis allé faire du jogging tantôt, j’ai fait attention », avouait-il en entrevue lundi. 

À ce sujet, la direction de l’hôpital a répondu que des chirurgies non urgentes doivent être reportées lorsque des cas sévères de traumatologie y sont transférés.

« Nous regrettons sincèrement l’expérience vécue par le jeune homme », écrit-on par courriel, ajoutant qu’il y a un contexte de « fort achalandage ».  

5 choses à savoir sur les urgences

  • Le taux d’occupation qu’on entend dans les médias (ex. 150 %) réfère aux civières. Lorsque le taux est de 100 %, il y a 20 patients couchés sur les 20 civières disponibles.
  • Le ministère de la Santé et des Services sociaux met à jour les données d’achalandage chaque jour.
  • Or, l’achalandage peut être très différent pour les malades qui restent dans la salle d’attente, et qui n’ont pas besoin d’être couchés sur une civière. Dans ce cas, on parle de clientèle « ambulatoire », puisqu’ils repartiront à la maison après avoir vu un médecin.
  • On ne peut pas savoir à l’avance combien de temps on attendra.
  • Quelques hôpitaux ont quand même mis en ligne des temps d’attente qu’on peut consulter (CHUQ, Côte-Nord).

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