in

Trois ex-conseillers fédéraux critiquent l’arrêt des négociations avec l’UE – rts.ch

Trois ex-conseillers fédéraux critiquent l'arrêt des négociations avec l'UE - rts.ch


Plusieurs anciens conseillers fédéraux ont critiqué la position du gouvernement actuel au sujet des relations entre la Suisse et l’Union européenne (UE) sur les ondes de la SRF. Arnold Koller, Moritz Leuenberger et Adolf Ogi ne comprennent pas que le Conseil fédéral ait arrêté les négociations.

« Ce fut pour moi une grande déception, sur le fond et sur la forme », a déclaré l’ex-conseiller fédéral PDC Arnold Koller, concernant la décision, en mai 2021, de ne pas signer l’accord institutionnel et de ne pas poursuivre les discussions avec l’UE.

>> Relire: Une initiative populaire veut forcer le Conseil fédéral à agir sur ses relations avec l’UE

« On a négocié pendant sept ans avant de simplement jeter l’éponge », a-t-il déploré, à l’occasion d’une série de podcasts sur l’Europe diffusée vendredi par SRF. Parmi ses anciens collègues, Moritz Leuenberger (PS) a lui aussi rompu la tradition de réserve des anciens sept Sages, en disant que l’arrêt des négociations l’avait « énormément énervé ». Et d’ajouter: « On aurait au moins pu soumettre l’accord au Parlement. »

On a négocié pendant sept ans avant de simplement jeter l’éponge

Moritz Leuenberger en août 2016 à Zurich. [Gaëtan Bally - Keystone]

Moritz Leuenberger, conseiller fédéral de 1995 à 2010

Adolf Ogi (UDC) s’est exprimé dans le même sens, s’en prenant indirectement à son parti. « L’UDC dit toujours que le peuple doit avoir le dernier mot ». L’ancien élu est d’avis que sur ce dossier également, il aurait fallu soumettre l’accord au peuple et au gouvernement.

Arnold Koller a renchéri en estimant qu’un rejet populaire aurait eu l’avantage au moins de renforcer la position du gouvernement sur ce dossier. En donnant un coup d’arrêt aux discussions, le Conseil fédéral s’est lui-même affaibli, selon lui.

Christoph Blocher et Micheline Calmy-Rey en soutien

Adolf Ogi pense que le Conseil fédéral devrait reprendre lui-même les affaires en mains aujourd’hui et ne pas se contenter « d’envoyer des secrétaires d’Etat à Bruxelles ».

Arnold Koller ne croit pas que l’UE soit prête à des concessions. La Suisse devra, à ses yeux, accepter une voie institutionnelle dans laquelle la Cour européenne de justice jouera « un rôle central ».

Je comprends que le gouvernement ait stoppé les négociations

L'ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, photographiée en septembre 2021. [Salvtore Di Nolfi - Keystone]

Micheline Calmy-Rey, conseillère fédérale de 2003 à 2011

D’autres ex-magistrats ne partagent pas ces opinions. Christoph Blocher (UDC) estime que la cause était « de toute façon perdue », car l’accord supposait obligatoirement de reprendre le droit européen et d’accepter la souveraineté de la Cour européenne.

Micheline Calmy-Rey (PS) se montre elle aussi compréhensive à l’égard du Conseil fédéral actuel. L’accord aurait « profondément divisé » le pays, a-t-elle dit. « Je comprends que le gouvernement ait stoppé les négociations. »

ats/vajo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Gabriel Nadeau-Dubois durcit le ton envers François Legault

Gabriel Nadeau-Dubois durcit le ton envers François Legault

L'ancien bourgmestre de Neufchâteau Dimitri Fourny visé par une nouvelle enquête: il aurait tenté de se soustraire à un contrôle de police

L'ancien bourgmestre de Neufchâteau Dimitri Fourny visé par une nouvelle enquête: il aurait tenté de se soustraire à un contrôle de police