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« Toutes les données biométriques et physiologiques émises par son corps dans le métavers peuvent être enregistrées et utilisées »

« Toutes les données biométriques et physiologiques émises par son corps dans le métavers peuvent être enregistrées et utilisées »


Rarement une innovation aura si rapidement fasciné le monde économique. Moins d’un an après que Mark Zuckerberg a officialisé son intention d’« ouvrir un nouveau chapitre d’Internet » avec le métavers, on assiste à la ruée vers ce nouveau monde virtuel.

Ses principaux concurrents – Microsoft, Amazon, Apple, Tencent… – ont tous annoncé des investissements massifs pour développer leur propre métavers. Et, il faut bien le reconnaître, on ne compte plus les entreprises qui y ont acquis une parcelle de terrain sans trop savoir quoi en faire.

A l’évidence, le métavers enthousiasme. Quoi de plus normal pour une innovation qui fait converger fiction et réalité ? En effet, depuis plus de vingt-cinq ans, et la sortie du livre Le Samouraï virtuel, de Neal Stephenson (1996), le monde de la culture n’a eu de cesse de produire des récits autour d’un monde numérique parallèle.

615 milliards d’euros d’ici à 2030

Toutefois, le métavers ne saurait être abordé uniquement par le biais de la fascination. Ce monde virtuel refonde l’interaction homme-machine dans des proportions inédites. Au point de « transformer presque tout dans la vie humaine », selon la formule de l’anthropologue américain Tom Boellstorff.

Au cœur du Web 3, il plonge l’utilisateur dans une situation où toutes les données biométriques et physiologiques émises par son corps peuvent être enregistrées et utilisées par la technologie. Comme le rappelait Micaela Mantegna, professeure d’éthique de l’intelligence artificielle (IA) à Harvard, « le métavers est le point de convergence d’Internet, des réseaux sociaux et des jeux vidéo. Il concentre donc les problématiques éthiques qui existaient déjà avec les réseaux sociaux, la gouvernance d’Internet et de l’IA ».

Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Métavers porte l’ambition de faire converger les technologies du numérique, pour créer un monde virtuel, persistant, interactif et immersif »

Compte tenu de ces enjeux, du potentiel du marché (estimé à 615 milliards d’euros d’ici à 2030) et du fait que nous ayons eu toutes les peines du monde à mettre fin au « Far West numérique », l’heure n’est plus au recensement des marques ayant acquis le plus grand lopin de terre virtuel. Elle est à la régulation. Celle du Web 3 et, par ricochet, du métavers.

Si les deux premiers âges du Web ont été principalement ceux des grandes plates-formes, le troisième sera celui du citoyen. Qui comprendrait que, au moment où nos sociétés sont traversées par des débats éthiques et des enjeux de durabilité, le Web 3 en soit exonéré ? Celui-ci doit être encadré par des principes directeurs, en phase avec notre époque. A savoir la responsabilité de l’IA, la protection des données personnelles et la décarbonation.

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