Le président américain Joe Biden a eu une rencontre « productive » avec le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants Kevin McCarthy lundi 22 mai. C’était une rencontre importante pour trouver un compromis afin de relever le plafond de la dette américaine. Cependant, les désaccords entre les deux parties n’ont pas encore été résolus alors qu’un défaut de paiement américain pourrait survenir dans un peu plus d’une semaine.
Il ne reste plus que 10 jours pour éviter un possible défaut de paiement américain. Joe Biden et le chef de l’opposition Kevin McCarthy ont tenté de trouver une sortie de crise, mais sans succès immédiat. Dans un communiqué, le président américain a qualifié la discussion de « productive » et a appelé à des négociations de « bonne foi » pour trouver un compromis budgétaire. Cependant, les « différends » entre les deux parties persistent et les conseillers des deux camps vont devoir travailler ensemble pour arriver à une solution en très peu de temps.
La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a souligné une nouvelle fois l’importance de la rencontre en précisant que les États-Unis pourraient se retrouver sans argent public après le 1er juin si rien n’est fait. Joe Biden, quant à lui, s’est montré « optimiste » quant à la possibilité d’une « avancée » après la rencontre.
Kevin McCarthy, le patron républicain de la Chambre des représentants, a déclaré à la sortie de la rencontre qu’il n’y avait « pas d’accord mais une discussion productive dans les domaines où nous avons des différences d’opinion ». Il a ajouté que le ton de la discussion était meilleur que les fois précédentes, mais que les différences philosophiques demeurent.
Les deux hommes ont eu deux rencontres déjà avec d’autres dirigeants parlementaires, mais cette fois-ci, ils se sont retrouvés en tête-à-tête. L’objectif était de relancer les discussions au niveau des équipes de conseillers qui avaient franchement viré à l’aigre ce week-end en l’absence de Joe Biden.
Pour lever le risque d’une banqueroute, le Congrès doit voter pour relever le plafond maximal d’endettement public autorisé. Les républicains exigent, pour donner leur feu vert, une forte réduction des dépenses publiques. Cependant, Joe Biden, qui fait campagne pour sa réélection en 2024 sur une promesse de justice sociale, y est opposé.
Le « plafond de la dette », qui est supérieur à 31 000 milliards de dollars et qui constitue un record dans le monde, a été atteint il y a plusieurs mois, mais le gouvernement fédéral a jusqu’à présent géré la situation par des arbitrages comptables.
En cas de défaut de paiement, les États-Unis ne seraient plus capables de rembourser les porteurs de bons du Trésor, le placement roi de la finance mondiale. Le gouvernement ne pourrait plus non plus payer certains salaires de fonctionnaires, ni les retraites d’anciens combattants. Les éventuelles conséquences pour l’économie américaine et mondiale seraient catastrophiques, ont averti de nombreux économistes.
L’aile gauche du Parti démocrate pousse Joe Biden à passer en force en invoquant le 14e amendement de la Constitution américaine, qui interdit de « remettre en question » la solvabilité de la première puissance mondiale. Dans ce cas, le gouvernement émettrait de nouveaux emprunts, comme si le plafond de la dette n’existait pas. Cependant, cette stratégie est lourde de dangers juridiques, surtout lorsque l’on fait face, comme Joe Biden, à une Cour suprême fermement ancrée à droite.
Il est à se demander qui flanchera le premier ? Joe Biden, qui sait bien qu’une récession, quelle qu’en soit la genèse politique, compromettrait ses chances de réélection ? Ou Kevin McCarthy, dont le poste dépend d’une poignée d’élus radicaux, qui l’appellent – comme l’ancien président Donald Trump – à ne pas « plier » ?