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Scrutin proportionnel mixte: voici quel serait le portrait à l’Assemblée nationale

Scrutin proportionnel mixte: voici quel serait le portrait à l'Assemblée nationale


L’écart entre le vote populaire et le nombre de sièges remportés par la CAQ lundi est l’une des plus grandes distorsions électorales de l’histoire du Québec. Pourtant, si François Legault avait réformé le mode de scrutin, son parti serait resté majoritaire. Mais des partis d’opposition auraient été mieux représentés. 

• À lire aussi: Distorsion du vote: Legault ferme la porte à double tour à une réforme du mode de scrutin

Une analyse du Mouvement Démocratie Nouvelle (MDN) démontre que les conservateurs et péquistes, et dans une moindre mesure les solidaires, sont les grands perdants de notre mode de scrutin actuel.

Selon un scénario du MDN d’un scrutin proportionnel mixte, les conservateurs auraient fait élire 14 députés alors qu’actuellement ils n’en ont aucun. Le Parti conservateur du Québec (PCQ) a pourtant obtenu près de 13 % de vote.

«C’est une première, ce n’est jamais arrivé dans l’histoire qu’un parti obtienne autant d’appui populaire à l’échelle du Québec sans aucun siège», explique Julien Verville, professeur de science politique au Collège Ahuntsic et auteur de La réforme du mode de scrutin au Québec.

Le Parti Québécois (PQ) compterait également 14 députés contre 3 actuellement. Québec solidaire (QS) serait l’opposition avec le plus de députés, avec 16. Les deux partis avec le plus de pouvoir, le Parti libéral du Québec (PLQ), opposition officielle, et la Coalition Avenir Québec (CAQ), qui formera le gouvernement, perdraient respectivement sept et 23 sièges.

Distorsion

Avec 90 sièges sur 125, la CAQ comptera 72 % des sièges du Salon bleu. Or seuls 41 % des électeurs ont voté pour le parti de M. Legault. Cela signifie donc un écart de 31 %.

«C’est une très grande distorsion électorale dans l’histoire du Québec, c’est vraiment une surreprésentation majeure», souligne M. Verville.

«Notre système actuel [majoritaire uninominal à un tour] entraîne toujours une surreprésentation de sièges pour le vainqueur, mais plutôt de l’ordre de 15 à 25 %, poursuit le professeur. Le record demeure le gouvernement de Robert Bourassa de 1973 qui avait une distorsion de 38 %.»

«Désuet et inadéquat»

«On a encore une fois une preuve éclatante que ce système est désuet et inadéquat», a réagi le président du MDM, Jean-Pierre Charbonneau, en constatant les résultats électoraux d’hier.

«Si un parti a 14 % des votes avec aucun député, ça crée une dynamique où les gens deviennent cyniques et enragés à l’égard des dirigeants politiques, ou encore méfiants […] c’est ça qui est choquant», affirme l’ex-ministre.

«L’élection d’hier arrive avec des résultats tellement frappants, on est vraiment dans un cas de disproportion accentuée», ajoute Benoit Pelletier, ex-ministre qui avait travaillé à une réforme du scrutin abandonnée par le gouvernement Charest.

Avec un scrutin proportionnel mixte proposé par le MDN, l’électeur voterait pour élire l’un des 80 députés selon son comté. Il voterait ensuite une 2e fois pour le parti de son choix. Cela permettrait d’élire 45 autres députés selon une liste fournie par les partis, en fonction du pourcentage de votes reçus. Les députés seraient répartis entre 12 ou 15 comtés régionaux.

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