SAINT-JÉRÔME | Un quinquagénaire qui a écopé de six ans de prison pour de multiples agressions sexuelles sur une adolescente s’inquiétait de ne plus pouvoir aller aux glissades d’eau lors du prononcé de sa peine, plutôt que des conséquences de ses crimes sur sa jeune victime.
« Je ne pourrai pratiquement plus sortir de chez moi, finalement. Par exemple, je ne pourrai plus aller aux glissades d’eau », s’est plaint jeudi dernier Marco Corriveau, lorsque la juge Kathlyn Gauthier lui a offert de s’exprimer, au palais de justice de Saint-Jérôme.
L’homme de 54 ans venait de se faire lire les conditions qui lui seront imposées après les six ans qu’il devra purger en prison, à la suite d’une suggestion commune.
En mars dernier, il a été déclaré coupable d’agressions sexuelles sur une ado dont l’identité est protégée par un ordre de la Cour.
Les faits reprochés se sont produits entre 2009 et 2014, en Abitibi-Témiscamingue et sur la Rive-Nord de Montréal. La victime avait au départ 14 ans.
Corriveau avait développé une relation de confiance et d’autorité avec celle-ci avant d’en abuser et de la manipuler, au point de l’éloigner de sa famille.
Enregistré à son insu
Puis, c’est grâce à un enregistrement audio de son agresseur datant d’une décennie que la jeune femme aujourd’hui âgée de 27 ans a réussi à le faire condamner.
Mais encore aujourd’hui, Corriveau manquerait d’introspection, selon la poursuite.
« Monsieur nie l’infraction criminelle, et se peint beaucoup en victime. Ce n’est pas très positif », a affirmé au tribunal Catherine Perreault, procureure de la Couronne.
Lors de sa libération, l’agresseur figurera au registre des délinquants sexuels à perpétuité.
Également, il lui sera notamment interdit de se trouver dans un lieu public où il pourrait y avoir des enfants ou d’obtenir un emploi qui le mettrait en position d’autorité auprès de mineurs.
« Je comprends la peine de 6 ans. Pour ce qui est du reste, je trouve ça extrêmement sévère. Je ne pense pas que je mérite ces conditions », a plaidé Corriveau, les menottes aux poings, dans le box des accusés.
Attentes dépassées
Pour sa part, sa victime considère que la sentence rendue va au-delà de ses attentes. Son but premier était davantage que les crimes soient reconnus.
« Ç’a été long et dur, mais ç’a marché. Si ça peut donner un peu de courage à d’autres victimes de dénoncer. Je ne sais pas comment remercier les procureures », a confié au Journal la jeune femme.
Celle-ci avait préféré ne pas assister à l’audience sur place, avouant ne pas avoir dormi de la nuit.
Par ailleurs, Corriveau a renoncé à son droit de porter la cause en appel, ce qui soulage grandement sa victime.
« C’est fini, fini », a-t-elle conclu.